Treize gendarmes et trois citoyens ont été blessés hier lors des troubles qui ont ébranlé l'agglomération de Toumiate dans la commune d'El Harrouch, à 30 km au sud de Skikda. Les habitants, excédés par plusieurs manques – AEP, transport et emploi – ont barricadé, dès la matinée, la RN3 reliant Annaba et Skikda à la wilaya de Constantine. Des troncs d'arbres, des blocs et des pneus brûlés ont été utilisés par les manifestants qui ont refusé de dialoguer avec le P/APC et le chef de daïra d'El Harrouch et ont exigé la venue du wali. «Pourquoi parler encore avec ces deux personnes puisqu'elles sont au courant de nos doléances depuis des lustres déjà», a déclaré un habitant de Toumiate. Des tentatives d'apaisement ont alors été engagées, mais les manifestants campaient sur leur position et des échanges violents ont alors eu lieu, vers 11h, entre les forces antiémeute de la Gendarmerie nationale et les jeunes manifestants. Des pierres ont été lancées contre les gendarmes qui ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Cette situation a duré plus d'une heure, engendrant une grande panique dans le village. Des habitants rencontrés hier sur les lieux racontent qu'ils ont été obligés de faire évacuer les élèves d'un établissement scolaire du primaire, mitoyen avec le lieu des incidents, pour éviter d'éventuels risque d'asphyxie aux écoliers. Les mêmes sources ajoutent que devant l'obstination des jeunes manifestants qui refusaient de lever les barricades, les gendarmes ont alors usé d'engins pour dégager la chaussée et forcé les manifestants à fuir vers leurs agglomérations. La colère était très perceptible aussi bien chez les jeunes que chez leurs parents. «Ils ont interpellé plusieurs habitants et on exige leur libération immédiate», déclare un habitant. La route a été rouverte à la circulation vers 14h30 et un calme précaire régnait dans le village. Le nombre de jeunes interpellés n'a toujours pas été rendu public à l'heure où nous mettons sous presse.