Le panier de la ménagère est toujours aussi peu approvisionné, alors que le budget dédié aux dépenses élémentaires pour assurer le minimum de consommation fond comme neige au soleil. Les mesures prises par le gouvernement pour le plafonnement des prix des produits alimentaires de première nécessité ont-elles eu l'effet escompté ? Le panier de la ménagère est toujours aussi peu approvisionné, alors que le budget dédié aux dépenses élémentaires pour assurer le minimum de consommation fond comme neige au soleil. Aucune baisse n'est constatée dans les superettes et les épiceries, constate-t-on. «Nous n'avons rien vu après leurs déclarations rassurantes. Tout est trop cher», se plaignent des chefs de famille ne sachant plus où donner de la tête. En effet, mis à part l'huile de table et le sucre, dont les prix ont connu une baisse remarquable après les mesures prises par l'Etat, aucun autre produit n'est touché par la baisse des prix. Les pâtes alimentaires, qui sont l'élément principal des plats d'une grande partie des familles, sont cédées à 90 DA le kilo. Avec la boîte de tomate en conserve à 160 DA/Kg, un kilo de café à 560 DA, des haricots blancs à 140 DA/Kg, des lentilles à 130 DA et un paquet de riz de 500g à 55 DA, les ménagères s'ingénient à concocter les recettes les moins coûteuses pour ne pas recourir aux emprunts à chaque fin de mois. «J'ai essayé toutes les astuces, mais il faut tout de même mettre quelque chose dans sa marmite. On ne se nourrit pas que de sucre et d'huile ! Où sont les promesses de l'exécutif ?», s'interroge un père de famille rencontré à la sortie d'une superette située à Alger-Centre. En dépit des promesses pour l'amélioration du pouvoir d'achat, les exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douanes, de TVA et d'IBS n'ont été appliquées finalement que sur le sucre roux et les huiles alimentaires. Même si le gouvernement a fermé les yeux sur la loi astreignant à l'utilisation des factures dans toutes les transactions commerciales et le chèque pour les paiements dépassant les 500 000 DA, on ne constate aucun effet sur les prix des produits arrivant aux consommateurs. «Les promesses n'ont donc servi qu'à apaiser une protestation menaçante. Un discours populiste au dessein politique, pour calmer un mal économique», résume un autre chef de famille. Les importateurs, seuls bénéficiaires ! Qui profite donc de ces largesses financées par le contribuable ? Les commerçants ne mâchent pas leurs mots. Ce sont les importateurs qui bénéficient de ces mesures censées améliorer le pouvoir d'achat des Algériens. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui a vivement critiqué le recul du gouvernement sur les modalités régissant les transactions commerciales, estime que ces «facilitations» ne profitent ni aux commerçants ni aux consommateurs. Encourageant plutôt l'informel, ces mesures restent impossibles à imposer aux différents acteurs économiques intervenant dans les différentes étapes de la commercialisation. «Les importateurs se sont servis des lobbyings pour annuler les mesures prévues initialement pour une traçabilité des fonds et une maîtrise du mouvement des capitaux», relève M. Boulenouar, cadre de l'UGCAA. Aujourd'hui, c'est le flou total concernant les prix des produits à l'importation et les marges bénéficiaires pratiqués à la distribution au marché du gros et au détail. Exemple : si un kilo de lentilles est importé à 50 DA, l'importateur, le distributeur et le grossiste peuvent, chacun, retenir une marge bénéficiairee de 10 DA. Le produit arrivera au détail à 100 DA ; mais avec le flou caractérisant les transactions, ces marges bénéficiaires suivront la logique dictée par les importateurs, puisqu'il n'y a aucune traçabilité des prix de l'importation, explique-t-on à l'UGCAA.