La période des emplettes précédant le Ramadhan, habituellement caractérisée par une ambiance fébrile est, cette année, moins intense. La dégradation du pouvoir d'achat semble contraindre les ménages à limiter les dépenses et à gérer au jour le jour leur budget, faisant face aux stricts besoins, d'autant plus que la fin du mois sacré intervient avec la rentrée scolaire qui engendre, elle aussi, des frais importants, voire insupportables. La ruée vers les magasins d'ustensiles et les boutiques d'alimentation générale, qu'on observe d'habitude, n'est pas visible, en dépit du fait qu'il reste à peine quelques jours au mois du jeûne. Les ménagères se sont contentées du strict minimum en matière d'achats, notamment pour ce qui est des ingrédients nécessaires à la préparation des plats du « F'tour ». S'il y a des préparatifs dignes d'intérêt en prévision du mois sacré, ceux-ci concernent le couffin destiné aux familles nécessiteuses. En effet, les commissions des affaires sociales des assembles populaires communales sont en train d'apporter les dernières retouches à cette opération de solidarité dans la perspective de lui assurer une bonne destination, de façon à éviter les erreurs du passé et débusquer les faux nécessiteux. Du côté de la direction du commerce, plus d'une vingtaine de brigades de contrôle de la qualité et des prix ont été déjà mis en place en prévision du mois du jeûne. Elles ont pour mission de lutter contre la spéculation et la fraude et de prévenir contre d'éventuelles intoxications alimentaires pouvant être générées par des produits impropres à la consommation. La direction des services agricoles (DSA) assure que les produits de large consommation seront disponibles en quantités suffisantes durant ce mois, et ce grâce à un programme spécial apprêté pour sécuriser et réguler les approvisionnements des marchés en fruits et légumes. Le programme en question, qui vise à garantir la stabilité des prix des fruits et légumes, s'appuie sur l'exploitation des stocks de produits agricoles entreposés dans les chambres froides. Ainsi, selon ces services, « les marchés seront alimentés régulièrement en fruits et légumes en fonction de la demande tout au long du mois de Ramadhan ». En chiffres, plus de 30 000 tonnes de produits agricoles, entre fruits et légumes, dont 2 500 tonnes de pomme de terre de saison seront écoulés sur les marchés de la wilaya durant le Ramadhan à partir des 33 chambres froides dotées d'une capacité globale de stockage de 80 000 tonnes. En dépit de ces mesures, instaurées pour contrer la spéculation sur les produits, beaucoup de gens s'attendent à une reproduction de ce phénomène, car, d'après eux, il est ancré dans les esprits des marchands malhonnêtes et sans scrupules, malgré le fait que ce mois soit celui de la « Rahma » (clémence). Ils donnent ainsi l'exemple du poulet qui est vendu ces jours-ci à plus de 300 DA/kg, sans parler des viandes rouges et surtout de l'ail, écoulé à 460 DA le kilogramme.