La colère des jeunes a été attisée par une rumeur portant sur l'existence d'une liste de 119 postes d'emploi et 250 contrats DAIP. Dix blessés et plusieurs arrestations, tel est le bilan d'une chaude journée dont le théâtre a été la commune de Sidi Ammar, distante de 12 km du chef-lieu de la wilaya de Annaba. Plusieurs centaines de jeunes chômeurs ont bloqué l'accès à l'APC durant toute la journée. Après avoir dressé des barrages à l'aide d'objets hétéroclites et ordonné aux automobilistes et conducteurs d'autobus de rebrousser chemin sous peine de voir leur bien incendié, ils ont tenté de prendre d'assaut le siège de l'APC. En colère, ils ont revendiqué un contrat d'emploi dans le cadre du dispositif d'appui et d'insertion professionnelle (DAIP). La colère des jeunes a été attisée par une rumeur portant sur l'existence d'une liste de 119 postes d'emploi et 250 contrats DAIP, dont chaque quartier de cette commune veut en profiter. Cette liste aurait été établie par les élus de l'APC, saisie par l'ANEM. Des échauffourées se sont immédiatement déclenchées, sous l'œil impuissant des services de sécurité. Originaire du quartier UV4, Samir, un jeune émeutier de 25 ans, nous a déclaré, dans le feu de l'action : «Nous sommes chômeurs dans une commune riche. Le président Bouteflika nous a promis monts et merveilles, mais rien ne semble venir. Même s'il existe, le dispositif d'appui et d'insertion professionnelle n'a pas profité aux habitants de notre commune.» Tous les commerces de la localité ont baissé rideau. Même la porte principale de l'usine d'ArcelorMittal a été fermée de peur que les émeutiers n'y accèdent. Aussi, les étudiants de l'université de Badji Mokhtar, implantée dans cette commune, ont quitté les lieux dans la matinée de crainte d'être agressés. A El Hadjar, la situation est également tendue. Devant l'absence d'un interlocuteur à même de répondre à leurs revendications, les émeutiers ont pris d'assaut le siège de la daïra, situé à quelques encablures de celui de l'APC. Arrivé quelques heures après, le chef de daïra a failli être lynché par les jeunes manifestants, n'était l'intervention de la police antiémeute. Quant à la daïra d'El Bouni, elle a été la scène d'un sit-in des habitants du bidonville de Boukhadra. Ils ont exigé l'attribution de leur quota de logements, achevés depuis plusieurs semaines.