La prise en charge des malades, notamment les insuffisants rénaux et les cancéreux (plus de 130 personnes) a été ipso facto dévolue à des concurrents privés. Après le prononcé de la dissolution de l'association d'aide aux insuffisants rénaux de la wilaya de Tiaret, El Hayet, par le tribunal administratif, c'est désormais l'unité de transport sanitaire qui lui est affiliée qui doit cesser ses activités. Décision inédite dans le monde associatif local qui va induire de fâcheuses conséquences sur une vingtaine de personnes, des pères et des mères de famille qui vont se retrouver au chômage forcé. La prise en charge des malades, notamment les insuffisants rénaux et les cancéreux (plus de 130 personnes) a été ipso facto dévolue à des concurrents privés. «La décision prise par la juridiction au niveau de la cour de justice de Tiaret a pourtant fait l'objet d'un appel auprès de la cour suprême», a fait savoir M.Beldjillali Omar, responsable qui a succédé au défunt Khaled Taïf, le principal fondateur de l'association El Hayet. Notre interlocuteur, qui ajoute «avoir introduit une demande de renouvellement de l'agrément sans suite de la part de la DRAG, a instruit les travailleurs de cesser le travail à compter du 1er janvier 2011». Ces derniers, ainsi fourvoyés, dans l'expectative, s'en remettent au chef de l'exécutif local. C'est d'ailleurs par le biais d'une lettre à son intention dont copie a été remise à El Watan que ces travailleurs, devenus otages d'un conflit juridico-administratif, tentent de lancer un SOS pour sauver l'entreprise qui les emploie. Pour rappel, l'enquête initiée par le wali aurait conclu au caractère incompatible de l'exercice d'une activité liée au transport sanitaire par une association régie par la loi 90/03. Les responsables qui ont succédé au défunt arguent, eux, de «l'octroi d'autorisations et par l'ex-wali et par le ministère des Transports ainsi que l'existence d'une convention avec la caisse de sécurité sociale (CNAS)». Tracas judiciaires L'unité de transport sanitaire El-Hayet, créée à l'instar de celles de Erahma, Achwak, Touiza ou Chiffa, à l'échelle nationale, plusieurs années après d'intenses activités, toutes au bénéfice des malades, n'a pas survécu à la dissolution de l'association. Une association, presque la seule à avoir songé à s'autofinancer à Tiaret, à faire les frais de cette méprise. Certains diront que beaucoup d'enjeux sous-tendent cette décision si on se remémore tous les tracas judiciaires vécus par le défunt président qui a été aussi vice-président de la fédération. «Le statut de cette unité découlerait de l'immatriculation au registre du commerce et son fonctionnement obéissait à des considérations autres que lucratives puisque les bénéfices étaient reversés à l'association», fait savoir l'actuel responsable. Ceux parmi les spécialistes qui suivaient jusque-là le parcours du mouvement associatif avaient précisé que «l'humanitaire tire son substrat de règles universelles : le bénévolat, l'autofinancement transparent et l'éloignement de la politique». La réussite de cette association semble apparemment déranger. La preuve.