Le programme de réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) et d'assainissement est désormais mis sous la responsabilité de la direction de l'hydraulique. C'est le wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, qui en a décidé ainsi suite aux retards notables constatés dans les interventions de la société algéro-allemande de l'eau et de l'assainissement de Annaba et d'El Tarf (SEATA), à laquelle a été confiée la gestion déléguée de l'eau dans le cadre d'un partenariat algéro-allemand mis en œuvre à partir de juillet 2008. Cette décision qui s'apparente à une mise en demeure du partenaire allemand Geslsenesser, se base sur un certain nombre d'indicateurs, en particulier la baisse sensible du volume horaire de distribution allant à contre-courant des prévisions établies, devant passer de 170 000 m3 en 2008 à 181 000 m3 d'eau /jour en 2010, et la mobilisation de 37 milliards de dinars au titre d'une première tranche destinée à financer la gestion de l'eau. Les résultats du partenaire allemand n'augurent pas d'une amélioration du service public de l'eau pendant la durée du contrat de cinq ans. En effet, il a été constaté que plusieurs cités telles Plaisance, Kouba et certains quartiers du centre-ville qui bénéficiaient en 2008 de l'eau H24, ne reçoivent aujourd'hui ce liquide que huit heures par jour. D'autres quartiers de la ville ont vu leur ratio diminuer pour atteindre cinq heures au lieu des huit. Le déficit en eau potable continue de poser problème dans d'autres localités de la wilaya à l'exemple de la commune de Séraïdi qui est alimentée un jour sur cinq. Le contrat de partenariat conclu avec l'Allemand GelsenWasser, comprend, rappelle-t-on, un plan de développement qui vise à instaurer une gestion moderne de l'eau à la faveur de la mise à niveau du réseau de l'alimentation en eau potable et d'assainissement. Cet objectif exige une maintenance, une rénovation et une mise en conformité des réseaux et un savoir-faire de la gestion. Après deux ans d'exercice, la SEATA ne parvient pas à convaincre les pouvoirs publics qui estiment que celle-ci n'a pas répondu, jusque-là, aux attentes dans l'exécution et la conduite de son cahier des charges. En chiffres, sur 106 km de réseaux d'assainissement programmés à l'entretien en 2010, le partenaire allemand n'en a réalisé que huit, selon des sources proches de la direction de l'hydraulique, qui font également état d'un retard considérable dans la mise en place des équipements et de la rénovation du réseau d'assainissement. Le partenaire allemand qui n'a pas encore réagi officiellement aux critiques émanant des pouvoirs publics, n'est-il pas victime de l'inexistence d'un environnement adéquat à même de lui permettre d'appliquer à la lettre son cahier des charges ? Le manque d'agencement des travaux entre différents intervenants (Sonelgaz, urbanisme, travaux publics, APC, etc.), est souvent à l'origine de ces désagréments.