Marchons tous ensemble, le 12 février 2011, à partir de 11h, à Alger, place du 1er Mai, et partout ailleurs en Algérie, contre cette dictature sécuritaire. Beaucoup parlent de récupération et paralysent les énergies, les esprits et l'action. Ne tombez pas dans le piège du boycott de la marche. Cela fait trop longtemps que nous n'avons pas marché ensemble. C'est peut-être pour cela aussi que l'Algérie n'est plus en marche. Nous avons besoin de nous voir, de nous revoir et d'échanger pour restructurer le corps populaire. Nous sommes condamnés à vivre ensemble, pourquoi mourir ou nous cacher ? Les récupérateurs seraient ravis de se retrouver seuls pour négocier avec le pouvoir, et dire qu'il n'y avait personne d'autre qu'eux pour réclamer «les droits du peuple». Nous vous proposons donc une idée simple : si vous ne vous reconnaissez dans aucun des partis, syndicats, ou associations présents, fabriquez une banderole avec vos revendications et la mention : «Citoyen libre et solidaire». Soyons visibles et indivisibles ! Ainsi, le monde verra que la plupart des marcheurs sont de simples citoyens indépendants, unis et déterminés à faire tomber ce régime injuste et méprisant. Ce dernier semble lâcher du lest, car il a peur. O n parle d'une hypothétique levée de l'état d'urgence, mais qu'en est-il de cet état ? Où sont les vraies urgences ? Nous le savons tous : l'Etat est démissionnaire, l'urgence, c'est le peuple. La roue doit tourner, en marche avant si possible. Il n'y a aucun calendrier clair quant aux bonnes intentions du gouvernement. Nous sommes en quête de dignité, notre calendrier c'est tout de suite ! La marche du 12 février est très importante d'un point de vue symbolique, elle n'est que la première d'une longue série d'actions pour affirmer notre détermination à changer d'ère. Venez nombreux et amenez vos amis. Notre présence à tous sera garante de la légitimité de la marche. L'Algérie nous appelle, ne faisons pas la sourde oreille.»