La demande dépasse l'offre et El Bahia n'offre plus de logements. La population oranaise avoisine le 1,5 million d'habitants, répartis sur 26 communes. En matière d'habitat, la ville n'arrive plus à répondre aux besoins de logements. Les grands groupements urbains sont saturés. Bâtir à Es Senia, Maraval, Gambetta, Arzew ou encore au centre-ville d'Oran, relève de l'illusion. La seule alternative qui semble à la fois idoine et unique variante, d'ailleurs, n'est autre que l'extension de l'urbanisation d'Oran vers l'Est. La commune de Bir El Djir est la mieux placée pour abriter de futurs pôles de développements urbanistiques en raison de la multiplicité de terrains vierges. D'ailleurs, la commune abritera le futur pôle universitaire, le futur stade d'Oran et autres extensions vitales. A cela s'ajoute le prolongement de la ville d'Oran dans le cadre du Schéma cohérent urbain (SCU), prévu à l'horizon 2050. Malgré les différentes opérations de relogement effectuées depuis et les différents programmes, la réalité est tout autre. La demande accrue en la matière est loin d'être satisfaite. Les bidonvilles poussent comme des champignons. De Chtaïbo à Es Senia, Cité Amel à Ras El Aïn, l'habitat précaire fait rage. Rien qu'au niveau de la daïra d'Es Senia, quelque 6000 bidonvilles sont recensés. La misère s'installe à grands pas. Alors que la demande va grandissant, l'offre demeure toujours limitée. Une situation imputable au déficit flagrant d'assiettes foncières. Aussi, le programme présidentiel est accueilli avec enthousiasme. Sur le million de logements inscrits, 5 000 unités sont destinées à la wilaya d'Oran. Le marché s'annonce prometteur. Des promotions immobilières voient, depuis, le jour. A Oran, il est beaucoup plus facile de créer une agence immobilière. Les promoteurs sont conscients de l'enjeu. Mais la problématique reste toujours posée. La demande dépasse l'offre et la commune d'Oran n'offre plus de logements. La crise aiguë persiste toujours. A l'heure actuelle, on recense plus de 7500 demandes au niveau des bureaux de la daïra. Dossiers en instance de traitement. Le recasement constitue, à chaque opération, le point de discorde. La dernière en date remonte au mois d'août quand les habitants se sont insurgés. Le pire a été évité de justesse. Quelque 9000 familles concernées par le plan de résorption de l'habitat précaire attendent depuis 2003. Ce plan est soutenu par la Banque mondiale, rappelons-le. A l'heure qu'il est, le nombre de logements réalisés ne dépasse pas les 3000 unités. La wilaya d'Oran croule sous le vieux bâti. Elle est en passe de devenir une ville de vestiges en ruine, notamment au niveau des anciens quartiers, tels Sidi El Houari, Derb, la Calere et tant d'autres. Plus de 4000 vieux bâtis sont recensés, dont plus de mille menacent ruine à tout moment. Plusieurs sinistrés sont attendus si l'Etat n'accélère pas la cadence de construction. C'est une question à laquelle aucun des plans d'occupation des sols ne pourrait répondre vue la sensibilité de ce dernier. Les vieilles bâtisses ne donnent pas de préavis pour s'effondrer. D'ailleurs, plusieurs familles ont payé un lourd tribut. Que ce soit à Derb ou Bel Air, les effondrements ont fait des victimes. Les vieilles constructions tarabustent les autorités locales et terrorisent les populations. «C'est devenu une obsession pour les uns et les autres», c'est-à-dire, l'Etat et les populations. Des familles impuissantes y habitent malgré le risque imminent d'effondrement. Les autorités, conscientes de ce phénomène, n'ignorent pas la réalité. A ce niveau, plusieurs démarches sont inscrites, et plus particulièrement dans le cadre du LSP, logement social, Aadl, Opgi, Rhp location-vente, habitat rural, etc. La wilaya d'Oran ne veut plus agir avec la manière d'antan quand les chantiers étaient raflés de manière décriée. Ces modalités semblent révolues. La priorité est désormais accordée aux véritables nécessiteux. Par ailleurs, toute une panoplie de mesures est prise en considération dans le cadre du fichier national de la Caisse nationale de logement (CNL) nous a déclaré un cadre de l'Opgi, même qu'on reconnaît de facto que les passe-droits existent toujours et l'impunité et la négligence sont toujours les maîtres des lieux. L'exemple des 937 souscripteurs de logements Aadl est à méditer. Le calvaire de ces derniers dure depuis 2002 malgré des promesses qui se sont avérées sans lendemain. Les exemples ne sont pas à énumérer et la liste est longue. L'incompétence de certaines sociétés, leurs inaptitude à mener à terme leurs engagements, le non-respect des délais ont été les raisons principales évoquées quant à l'avènement des sociétés chinoises. En un laps de temps, les cités Haï Sabah, El Yasmine ont vu le jour. Ce qui atteste que le secteur du bâtiment est toujours en mouvement. Malgré toutes les contraintes et embûches, n'empêche que les Oranais attendent toujours, avec une lueur d'espoir, l'aboutissement de leur rêve d'acquérir un jour un toit.