L'autisme infantile» a été un thème largement débattu lors d'une rencontre scientifique qu'a abritée, la semaine dernière, la maison de la culture de Béjaïa. Cette manifestation scientifique a été organisée par l'association de prise en charge des enfants autistes de la wilaya de Béjaïa. Dr. Naïma Hamdane, pédopsychiatre, chef de service au centre hospitalier Réné Dubos (France), qui animait une conférence, a exposé les différents signes perceptibles chez le nourrisson autiste avant d'évoquer quelques pistes préventives. D'emblée, la conférencière a affirmé que l'enfant atteint de cet handicap peut être guéri à condition qu'il soit précocement pris en charge. Faudra-t-il pour cela pour son pédiatre de détecter les signes précurseurs chez le nourrisson. «Le diagnostic est toujours clinique. L'enfant autiste souffre d'une terrible angoisse. Il ne sourit pas. Il se retire de son environnement familial et se replie sur soi-même. Son regard est périphérique et fuyant», explique Dr. Hamdane. «A deux ans, ses troubles de communication verbale sont perceptibles. Ses paroles n'ont pas de sens», décrit encore la conférencière. La prise en charge doit englober le triptyque «médical, psychologique et social». Les troubles autistiques nécessitent des soins précoces et de longue haleine. Les praticiens spécialistes analysent le comportement des patients. «Un travail quotidien doit être accompli par une équipe pluridisciplinaire. Psychologues, orthophonistes, psychothérapeutes, psychomotriciens et éducateurs spécialisés doivent se relayer pour développer la perception chez l'enfant autiste, développer son autonomie, son langage et sa motricité», indique Dr. Hamdane. En Algérie, aucune statistique n'est disponible sur le nombre d'enfants autistes. Béjaïa, par exemple, ne compte qu'un seul pédopsychiatre. Créée en août dernier, l'association des parents d'autistes de Béjaïa prend en charge 6 enfants. Activant sans aucun moyen, elle ne compte que sur quelques bénévoles. «Nous avons loué un appartement, mais nous n'avons pas encore commencé à y travailler. Pour le moment, nous disposons d'un petit espace au sein du centre des inadaptés mentaux d'Ihaddaden. Les enfants ont droit à des activités motrices», explique Fayçal Naït Bouda, père d'un enfant autiste. Les parents déplorent le manque de structures de prise en charge de leurs enfants autistes.