L'Union européenne (UE) –contrairement à la Suisse qui a décidé dès vendredi de geler les avoirs du président égyptien démissionnaire, Hosni Moubarak – attendra une demande en ce sens du Caire pour agir, a indiqué hier une de ses porte-parole. «Nous sommes en contact avec les autorités égyptiennes. Quand ce sujet sera abordé, nous y répondrons», a déclaré la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancik. «Nous prendrons les mesures appropriées si nécessaire, mais pour le moment, je ne peux spéculer» à ce sujet, a-t-elle ajouté lors d'un point de presse. Elle a rappelé que la décision prise récemment par l'UE de geler les avoirs de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et de sa famille avait été prise «dans le cadre d'une consultation des autorités tunisiennes». «C'est un processus, nous avons besoin d'une évaluation et nous avons besoin d'une décision des 27 gouvernements européens pour procéder à des gels d'avoirs», a insisté Maja Kocijancik. De son côté, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s'est dit, le même jour, favorable à un gel des avoirs du président égyptien démissionnaire, à l'instar de la décision prise vendredi par la Suisse. Interrogé sur l'idée d'un gel des avoirs de M. Moubarak, le Premier ministre luxembourgeois a répondu qu'il y était «favorable, oui», en marge d'une réunion à Bruxelles des ministres des Finances du forum de l'Eurogroupe qu'il préside. A son tour, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a assuré le même jour que Paris se tenait «évidemment à la disposition de la justice égyptienne» pour examiner la situation des avoirs que détiendrait en France l'ancien président déchu.