Le chef de l'exécutif de commune de Teleghma Mila, Saïd Athmani, est, le moins qu'on puisse dire, dans la ligne de mire du mouvement associatif, si l'on en croit la teneur d'une pétition dont une copie a été remise au journal, appelant le wali de Mila à intervenir en urgence, car les supposées pratiques tant « illégales » que « dolosives » de l'édile auraient atteint, selon les plaignants, la cote d'alerte. Les pétitionnaires, au nombre de 16 associations, dénoncent la mauvaise gestion et le mépris affiché à l'endroit des citoyens, surtout les catégories pauvres et les personnes handicapées, le désengagement vis-à-vis des associations sportives, l'instauration de la discorde dans une région comme Teleghma connue pour être un grand creuset du tribalisme, les décisions arbitraires et unilatérales et le gel « illégal » des activités des membres du conseil communal. Sur ce dernier point, le P/APC nous confirmera lui-même que les 2e et 3e vice-présidents appartenant au PNSD et a l'Islah, « ont fait l'objet d'une procédure réglementaire d'élimination après leur refus prolongé et injustifié de siéger au sein du conseil communal ». « Les mis en cause étaient sous le coup de l'article 17 du code communal, et leur mise à l'écart n'a été rendue effective qu'à l'issue de la troisième mise en demeure », nous expliquera le P/APC. Et d'ajouter : « Quant au premier vice-président, il a été éliminé à la majorité des voix des membres siégeants ». Trois autres membres d'obédience Islah ont dans la foulée, aux dires de notre interlocuteur, « pris leurs cliques et claques et rejoint le bloc des démissionnaires » par solidarité avec les élus « poussés » vers la porte de sortie, mais dans le but évident de provoquer un clash au sein de l'assemblée. Laquelle par la force des luttes intestines et de guerre de leadership s'est rétrécie comme une peau de chagrin, dès lors que seuls 5 membres sur les 11 élus président aux destinées d'une population, dont les demandes nombreuses et légitimes sont biaisées et jetées au rancard. A priori, la polémique au sein de l'APC de Teleghma ne date pas d'aujourd'hui. Les premières hostilités se sont déclarées justes après les élections municipales de 2002, mais la raison a fini par prendre le dessus. Une accalmie de courte durée qui prouve, si besoin est, que la cohabitation jusque-là établie n'est en vérité qu'un consensus de façade, dans la mesure où la guéguerre féroce et l'attrait irrésistible des strapontins à des fins d'intérêts manifestes ont rebondi à la surface. Il faut cependant préciser qu'à l'exception de la Fédération nationale des fils de chahid (FNFC), bureau de Teleghma, les autres organisations satellitaires se prévalant de la « famille révolutionnaire » ont de leur côté tiré à boulets rouges sur le maire, lui reprochant en substance son mépris quant à la célébration et la participation aux fêtes nationales, telles que le 1re Novembre et le 5 Juillet. Toujours à sa cause défendant, l'édile jurera sur tous les saints, sur la base d'une demi douzaine de « fraîches délibérations » qu'il exhibera, avoir aidé au mieux des moyens financiers de la collectivité les associations sportives, à plus forte raison, citera-t-il, les équipes de football du NRBT, l'EST et celle du handball. « Nous avons par moment dû rogner sur le budget alloué à l'aménagement des routes pour apporter notre contribution aux clubs phares de la ville », affirmera-t-il. A en croire certaines indiscrétions, des inspecteurs de la wilaya seront à cet effet incessamment diligentés aux fins d'une enquête sur le terrain.