Selon les habitants, les scènes de violence commencent dès la tombée de la nuit. Les jeunes se forment en petits groupes, avant de constituer de vrais bataillons. La terreur est au rendez-vous régulièrement au quartier de Climat de France, dans la commune de Oued Koriche. Les jeunes habitants des quartiers voisins (La Carrière et Beau-Fraisier) envahissent régulièrement le quartier, sabres et couteaux à la main. Une guerre digne de celles du Moyen-Age se déclenche alors avec les jeunes du quartier Climat de France. «Nous vivons dans la peur. L'insécurité nous contraint à garder nos domiciles jusqu'à la matinée. Aucun habitant ne peut oser mettre le nez dehors», raconte un habitant, la quarantaine, issu de ce quartier qui devient un champ de bataille entre ces gangs de jeunes. Les hostilités ont commencé depuis plus de deux ans. «Les bagarres se déclenchent parfois pour des futilités», soulignent les habitants du quartier. Ces derniers redoutent les conséquences de la recrudescence de la violence, en l'absence d'une vraie prise en charge du problème. «Que deviendra un enfant de six ans qui assiste quotidiennement à des scènes d'une telle violence. Dans dix ans, toute barbarie sera normale à ses yeux», estime un père de famille. Les scènes de violence commencent, selon les habitants, dès la tombée de la nuit. Les jeunes se forment en petits groupes avant de constituer de vrais bataillons. Dès 20h, c'est le couvre-feu. Armés jusqu'aux dents, ces «gangsters» imposent le couvre-feu. Aucun malade ne peut être évacué. «Ces jeunes se postent en bas des immeubles et profèrent des obscénités. On a beau fermer portes et fenêtres, leur langage est devenu très familier à nos oreilles», s'indigne-t-on. Les habitants de ce quartier de la commune de Oued Koriche dénoncent l'inertie des services de sécurité. Le représentant des habitants dit avoir sollicité à maintes reprises les policiers en poste, dans les différents bureaux disponibles (rue Maison, Fontaine Fraîche et au barrage fixe à Trioley), aucun résultat n'a été constaté. Au contraire, disent-ils, «ces jeunes sont loin d'être inquiétés. Si par le passé ces gangsters se servaient de petits couteaux, ils n'hésitent pas aujourd'hui à brandir des sabres. J'ai vu de mes propres yeux des individus armés de fusils à pompe. Il y en a trois ou 4 qui circulent à chaque assaut», témoigne, désespéré, un père de famille. «Nous avons également fait appel à la gendarmerie, mais notre quête n'a pas été prise en considération», souligne-on également. «Nous ne comprenons pas l'attitude des responsables des service de sécurité. Pourquoi laissent-ils ces délinquants semer la terreur dans ces quartiers ? Sommes-nous des citoyens de seconde zone ?», s'interrogent les représentants des habitants de ce quartier qui rappellent qu'«une dizaine de crimes crapuleux ont été enregistrés en une année». La police, qui a su mobiliser plus de 30 000 agents pour la répression d'une marche au niveau de la place du 1er Mai, n'a-t-elle pas les moyens nécessaires pour délivrer un quartier vivant dans la terreur ?