L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a décidé de retirer définitivement les autorisations d'exploitation de services internet à 34 ISP, selon une décision mise en ligne hier sur le site web du régulateur. Elle est motivée par «le non-paiement par les sociétés des redevances annuelles et/ou des frais de gestion des numéros», en dépit de lettres de rappel. Les mises en demeure notifiées par l'ARPT n'ont pas débloqué la situation. Les providers en question sont issus de différentes régions du pays. Subséquemment aux retraits des autorisations, les autorisations d'extension par l'installation de nouveaux points de présence délivrées à ces sociétés, leur sont également retirées. La présente décision ne préjudicie pas au droit de l'ARPT de recouvrer, auprès des juridictions compétentes, les créances qui lui restent dues par les sociétés mis en cause. Elles sont tenues de restituer à l'ARPT les originaux de toutes les autorisations. L'origine de cette situation de crise est, selon les providers, à chercher dans les pratiques discriminatoires, les coûts d'exploitation exorbitants consécutifs aux prix de monopole imposés aux ISP, l'absence de visibilité et de règles transparentes, reconnues, établies et surtout appliquées dans les relations des ISP avec le secteur des télécoms, les jeux d'influence inévitables dans de tels contextes. Les ISP ont pourtant contribué à la démocratisation d'internet en Algérie. Par cette décision, l'ARPT veut assainir et exercer son autorité dans un domaine qui a besoin de plus d'ordre. Si 80 entreprises ont reçu l'agrément des autorités, en fait, seules 10 ont été opérationnelles. La législation n'a pas suivi le développement des technologies. L'Etat a encouragé certaines activités mais pas assez celle-là. De 1993, date de l'entrée de l'Algérie dans «le club internet», à 1997, l'utilisation du réseau était réservé à des institutions spécialisées. Le développement d'internet dans le pays était alors figé. En décembre 1997, l'accès au réseau a été étendu aux particuliers. Rappelons qu'une convention de partenariat a été signée il y a quelques années entre Algérie Télécom et l'Association algérienne des fournisseurs de services internet (AAFSI). Dans ce cadre, des ristournes entre 20 et 35% ont été accordées aux fournisseurs de services internet (ISP). Mais cela n'a pas pu remettre en activité tous les ISP.