Dans la nuit de mercredi à jeudi, les chômeurs de Hassi Messaoud ont squatté la daïra de leur localité jusqu'à 3 h du matin. Ils étaient près de 80 jeunes en colère qui ont occupé de force les locaux de la daïra en attendant que la wali de Ouargla se déplace pour écouter leurs revendications. A l'extérieur des mures d'enceintes, ils étaient plus de 400 chômeurs qui ont assiégé durant toute la nuit les bureaux du chef de daïra. Il aura fallu la mobilisation d'une centaine de policiers et de gendarmes pour disperser ces chômeurs qui ont promis de revenir à la charge la semaine prochaine en déclenchant une émeute. "Nous avons occupé les bureaux de la daïra de Hassi Messaoud jusqu'à 3 H du matin. Nous n'avons à aucun moment cédé à la pression des forces de l'ordre. Nous tenions à ce que notre rage soit entendue", explique à elwatan.com, Mahmoud Zegoune, porte-parole du comité des chômeurs de Hassi Messaoud. "Les autorités ont mobilisé des imams, des présidents de comités de quartiers et des notables pour nous persuader de lever le siège de la daïra. Or, nous avions attendu à ce qu'ils inscrivent les noms de tous les chômeurs sur des listes pour se disperser. Ils nous ont promis des postes de travail pour la semaine prochaine. Si cette promesse n'est pas tenue, Hassi Messaoud va bruler cette fois-ci", menace notre interlocuteur lequel insiste sur la colère profonde qui anime désormais les chômeurs de cette ville pétrolière et riche du sud du pays. "Trop de hogra, trop de misère", scandent en choeur d'autres chômeurs que nous avons joint par téléphone. Sur leurs lèvres, une seule complainte revient sans cesse : "donnez-nous notre part des richesses de notre région" !