Ils ont bravé le froid et la pluie pour dire leur colère à leur ministre, Rachid Harraouabia. Plus d'une cinquantaine d'étudiants ont passé la nuit de mercredi à jeudi sur des trottoirs devant le siège du ministère de l'Enseignement Supérieur. Avec des matelas et des couvertures, ils ont décidé de camper devant ce ministère qui "cherche à nous humilier", clament-ils. Des "CRS" ont bel et bien tenté de disperser ces étudiants en leur demandant de quitter rapidement les lieux. Mais il fallait beaucoup plus que cela pour mettre en péril la volonté tenace de ces étudiants révoltés. Durant toute la nuit, les étudiants de diverses grandes écoles et de centres universitaires répartis sur l'ensemble du territoire national se sont organisés pour maintenir leur protestation jusqu'au petit matin. "Nous voulions à tout prix prouver au ministre et à ses conseillers que nous irons jusqu'au bout pour exprimer notre colère. Pour notre avenir et notre dignité, nous sommes prêts à passer encore des nuits entières dans la rue. Il est temps alors que les autorités prennent en charge nos revendications et arrêtent de nous mépriser", confient à elwatan.com des étudiants protestataires qui ont campé toute la nuit devant le département de Harrouabia. A signaler également que jeudi matin, pas moins de 800 étudiants sont revenus manifester devant le ministère de l'Enseignement Supérieur qui abrite en ce moment une réunion entre les recteurs des universités et le ministre. "Hier, lors de notre rassemblement, ils n'ont pa daigné nous fournir une réponse claire à nos revendications. Aujourd'hui, tous les recteurs des universités sont ici à Alger et nous allons tout faire pour qu'ils entendent notre cri de révolte. Il n'est plus question pour nous de reculer devant le diktat de ces autorités", expliquent des délégués d'étudiants. Nos interlocuteurs dénoncent au passage l'arrêt soudain et inexpliqué de plusieurs bus de transport universitaire. Il s'agit, selon les étudiants, d'une mesure restrictive prise par les pouvoirs publics afin d'empêcher les étudiants en grève de rallier Alger et se joindre à leurs camarades à Ben Aknoun qui protestent devant le ministère de l'Enseignement Supérieur.