«Nous rejetons l'eau salée à environ à 1 km, voire 1,500 km. Tout dépend de l'étude d'impact et des recommandations du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement», explique M. Kadri, PDG de L'Algerian Energy Company. La procédure consiste pour une usine qui doit fournir 200 000 m3 d'eau par jour d'en prélever environ 500 000. Des 500 000 m3 d'eau prélevée en mer, seules 200 000 vont être dessalés et les 300 000 m3 en surplus vont être rejetés en mer avec le sel prélevé des 200 000. Grosso modo, il est rejeté en mer une quantité d'eau plus saumâtre que normale. «Parfois, nous faisons en sorte de diffuser l'eau largement pour qu'elle se répande et se disperse», précise le PDG. Cela est-il sans conséquence sur l'écosystème marin. Comment réagissent la faune et la flore à un surplus de sel ? L'ensemble des organisations internationales déclarent que cela n'est pas sans conséquences tout en reconnaissant que «l'impact sur l'écosystème marin et le devenir des sels rejetés en mer en sortie d'usine sont des questions qui n'ont pas été approfondies». L'autre pollution générée par les usines de dessalement d'eau de mer provient de la grosse consommation en énergie et du rejet important de gaz à effet de serre. Les usines de dessalement sont alimentées en Algérie en électricité, elle-même obtenue à partir du gaz. Combien consomme une usine lorsqu'elle produit 200 000 m3 d'eau par jour ? M. Khadri n'y a pas répondu, mais le discours se voulait rassurant. Pourtant, en Australie comme dans certains Etats des Etats-Unis, l'autorisation de construction d'une usine de dessalement ne peut être donnée que si les autorités ont l'assurance que cette dernière sera entièrement alimenté par des énergies renouvelables. En l'occurrence il s'agit généralement d'énergie solaire. Il est vrai que l'apport produit par les usines de dessalement n'est pas à négliger, et si l'on observe la courbe de croissance des populations mondiales, on se rend compte que la ressource eau existante ne pourra satisfaire toute la demande. A ce titre, il s'agit d'en mobiliser au maximum. Le besoin en eau potable excédera nécessairement le coût énergétique de son traitement. WWF, ONG activant pour la protection de l'environnement suggère que «les projets de dessalement devront intégrer des logiques d'emplois, de développement de filières industrielles et de création d'entreprises».