L ‘enlèvement de la touriste italienne, Maria Sandra Mariani, à Djanet le février dernier vient d'être revendiqué par les terroristes d'AQMI (Al Qaîda) dans un enregistrement audiophonique diffusé par la chaîne Al Arabia. Dans un enregistrement audio diffusé par la chaîne Al Arabya, les terroristes d'Al Qaîda ont revendiqué le rapt de la touriste italienne, enlevée le 2 février dernier à Djanet. Le directeur de l'agence Ténéré a reconnu formellement la voix de sa cliente, l'otage Sandra Mariani, âgée de 53 ans.Des terroristes se présentant au nom d'AQMI (Al Qaîda au Maghreb islamique) ont revendiqué hier l'enlèvement, le 2 février dernier à Djanet, de la touriste italienne, Maria Sandra Mariani, âgée de 53 ans. Dans un enregistrement audio, non encore authentifié et diffusé très tôt dans la matinée par la chaîne de télévision Al Arabiya, une voix masculine qui déclare en arabe : «Nous, Al Qaîda au Maghreb islamique, déclarons détenir cette femme depuis le mercredi 2 février et souhaitons qu'elle puisse s'adresser à son chef d'Etat», avant de donner la parole à l'otage, présentée comme Maria Sandra Mariani : «Je suis Italienne et j'ai été enlevée le mercredi 2 février en Algérie. Je suis toujours détenue par Al Qaîda au Maghreb islamique, bataillon Tarek ibn Zyad. Je demande à Al Arabiya de bien communiquer cette communication.» Bien étrange est cette revendication. Habituellement, AQMI utilise d'autres canaux pour revendiquer ses actes, à savoir la chaîne Al Jazeera ou des sites web islamistes. En tout état de cause, le directeur de l'agence Ténéré, Ahmed Kheirani, qui a organisé le séjour de l'otage à Djanet, est catégorique. «La voix que j'ai entendue est bien celle de Maria Sandrani. Je suis content qu'elle soit en vie», nous dit-il. Mais jusqu'en fin de journée, il n'a eu aucune autre information. Cette revendication a suscité de «l'espoir» chez les nombreux responsables des agences de tourisme du sud du pays et surtout les guides de la région, avec lesquels nous nous sommes entretenus pas téléphone, et qui sont, faut-il le préciser, impliqués dans les opérations de recherche de l'otage même au-delà de la frontière avec les pays limitrophes, depuis deux semaines déjà. «Pour nous, c'est un bon signe. Au moins, cela veut dire qu'elle est vivante. C'est le plus important pour nous…», déclare un des plus anciens guides de la région de Tamanrasset. Pour sa part, Ahmed Kheirani, confiera : «Trop de rumeurs ont circulé à son sujet. Maintenant, au moins, nous savons qu'elle est saine et sauve». Le guide qui accompagnait l'otage lors de l'enlèvement avait révélé il y a une dizaine de jours à El Watan : «Qu'une bande de 13 à 14 hommes armés, parlant un arabe mauritanien, venus à bord de deux 4x4, ont investi les lieux au coucher du soleil, dans la journée de mercredi à la recherche d'un groupe de touristes, ils ont embarqué l'Italienne et les trois Algériens présents, en l'occurrence le guide, un gardien et un berger de passage. Après avoir roulé des heures, ils ont abandonné les Algériens non loin de la frontière avec le Niger, et emmené l'otage vers une destination inconnue.» Les traces retrouvées par les services de sécurité et les guides de la région démontrent que les ravisseurs étaient sortis de la ville de Djanet, avant de se terminer à la frontière avec le Niger. Pour lui, il est très certain que l'otage ne se trouve plus sur le territoire algérien. Les trois Algériens qui accompagnaient la ressortissante italienne avaient été interpellés une première fois, puis une seconde fois, pour être maintenus en garde à vue par les gendarmes durant 48 heures avant d'être relâchés sous la pression de leurs familles et de leurs proches.Certains guides de la région affirment que les ravisseurs seraient en réalité des mercenaires. «Ils étaient venus pour enlever un groupe de touristes. Mais il n'y avait que l'Italienne. Ils l'ont prise pour la revendre à Abou Zeid. Celui-ci aurait refusé de prendre une femme, mais il aurait fini par le faire. Ce qui explique le retard dans la revendication…», disent-ils. En tout état de cause, Sandra serait maintenant entre les mains de Abou Zeid, mais nous ne savons toujours pas quelles sont ses demandes. A signaler, enfin, que jeudi dernier le gouvernement suédois a rendu public un communiqué dans lequel il a recommandé à ses ressortissants «d'éviter tout voyage non nécessaire dans le Sahel algérien, qui comprend les frontières de l'Algérie avec la Mauritanie, le Mali, le Niger et la Libye, ainsi que les régions touristiques de Tamanrasset et Djanet».