L'aile dialoguiste du mouvement des archs vient de livrer son appréciation des élections partielles du jeudi dernier. Lors d'un point de presse, tenu hier à Tizi Ouzou, Belaïd Abrika et Mohand Amara ont fait leur lecture des résultats du scrutin. « Il y a lieu de relever la dissipation des fiefs politiques du fait qu'aucune force n'a pu avoir une majorité. » Pour la présidence tournante de la CADC, « cette élection a mis fin au monopole de la scène locale par certains partis politiques », a déclaré Abrika, faisant allusion au recul du FFS et du RCD et l'émergence du FLN et du RND. S'agissant du faible taux de participation enregistré, il a accablé tous les partis en lice, en estimant qu'« il y a eu la défection de l'électorat ». Ceci renseigne, à ses yeux, sur « le rejet de la population de toute forme de chantage, que ce soit par les sentiments (les partis de l'opposition, ndlr), ou par les promesses de développement (les partis de l'Alliance présidentielle, ndlr) ». Cet énorme taux d'abstention « interpelle plutôt la classe politique dont la campagne a été marquée par la polémique au détriment des préoccupations du citoyen » sans que « le mouvement revendique les 70% d'abstention », a ajouté Abrika. Si les élus indépendants ont émergé, avec un total de 71 sièges à Tizi Ouzou, c'est parce qu'« ils ont mené une campagne de proximité et gagné la confiance des citoyens », dira-t-il tout en rappelant que « le mouvement a su rester au-dessus de la mêlée et laisser le citoyen jouer son rôle d'arbitre ». Après le scrutin, « le mouvement est conforté et il faut attendre l'installation des assemblées pour voir plus clair », a souligné le délégué des Genêts. Ensuite, « le mouvement reviendra à sa revendication concernant les audits sur la gestion des communes par les indus élus et les administrateurs, où les détournements se sont multipliés ». Pour garantir une meilleure gestion des collectivités locales à l'avenir, le conférencier parlera de « l'impérieuse nécessité de revoir le code communal et donner plus de prérogatives à l'élu local ». Outre le volet relatif à la gestion des communes de Kabylie, après de longues années de crise, le représentant de la CADC est revenu longuement sur l'impact de cette élection sur la poursuite du processus du dialogue. A ceux qui se demandent si le pouvoir ne tournera pas la page du dialogue, Abrika répondra : « Le mouvement dépasse de loin l'enjeu des élections locales et les assemblées élues ne vont pas se substituer au mouvement. » « Le mouvement, qui lutte pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur, disparaîtra lorsqu'il n'aura plus sa place au sein de la population. » Concernant la poursuite du dialogue entamé avec le chef du gouvernement, Abrika se contentera de dire que « le processus est en marche et bientôt nous aboutirons à l'application du document de mise en œuvre de la plate-forme ». Et s'il y a désaccord, « nous reviendrons à la population », ajoutera-t-il. Enfin, Abrika a fait savoir qu'« aucun calendrier n'est arrêté pour la poursuite du dialogue ».