Du Golfe jusqu'aux pays du Maghreb, tous les pays, tous les gouvernements qui font face à des défis similaires ont besoin de trouver des possibilités d'ouverture, dans leurs propres sociétés, vers de véritables réformes politiques, économiques et sociales.» La sentence du porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, est claire. Dans un entretien publié hier par le quotidien Liberté, le responsable américain pense en effet que «l'Algérie a les mêmes défis que les autres pays (de la région) avec une population très jeune». Evoquant le vent de révolte qui souffle sur le monde arabe, M. Crowley soutient que l'Algérie fait face à une situation similaire à celles que nous avons vues dans d'autres pays et la secrétaire d'Etat, Mme Clinton, dans son discours à Doha, a mis au défi la région : «Vous devez changer, vous devez réformer.» A la question de savoir si l'Algérie est considérée comme une démocratie ou un système en transition, le porte-parole du département d'Etat US répond : «Je ne sais pas si on peut caractériser l'Algérie comme une démocratie, même si l'on reconnaît qu'il y a une certaine participation de différents éléments de la société algérienne.» Ce que la secrétaire d'Etat a dit à Doha, rappelle-t-il, est que «l'Algérie comme les autres pays (de la région) doit carrément se consacrer à des réformes économiques, politiques et sociales». Les Etats-Unis ont-ils ouvert un dialogue dans ce sens avec le gouvernement algérien ? Philip Crowley affirme que «le problème est entre le gouvernement algérien et le peuple algérien». Concernant la levée de l'état d'urgence, il ajoute : «Certainement, nous avons dit clairement au gouvernement algérien, et ce, depuis des années, nos préoccupations concernant l'état d'urgence et le fait qu'il doit être levé.» «Nous avons tenu le même propos au gouvernement intérimaire en Egypte», a annoncé le responsable américain, avant de poursuivre : «Oui, nous voulons voir le gouvernement algérien tenir l'engagement qu'il a fait à son peuple. C'est très important !»Répondant à la question «est-ce que les Etats-Unis soutiennent la protestation pacifique en Algérie ?», le responsable du département d'Etat souligne que les Américains sont guidés par leurs principes fondamentaux, et ce, à travers toute la région. Evidemment, précise-t-il, «nous avons vu les peuples se soulever. Cela a commencé en Tunisie, s'est poursuivi en Egypte et aujourd'hui est présent dans plusieurs pays, y compris l'Algérie et jusqu'au Yémen. Nos principes fondamentaux nous dictent, en tant que pays, lorsque nous regardons ce qui se passe dans le Maghreb et à travers toute la région, d'encourager la retenue. Nous affirmons les principes universels que les peuples doivent avoir la liberté de se rassembler, la liberté d'exprimer leurs opinions et la nécessité pour le gouvernement de répondre significativement aux aspirations de leur peuple.» Philip Crowley soutient aussi : «Nous continuons à encourager les réformes et le changement et le message que nous adressons à l'Algérie est le même que celui que nous adressons aux autres pays de la région.» Il reprend en effet les déclarations d'Hillary Clinton. Selon lui, «la secrétaire d'Etat l'a dit clairement, de même que le président Obama : «Il y a un besoin de changement» et ceci s'applique certainement «à l'Algérie comme aux autres pays».