L'éradication de ce phénomène passera inéluctablement par la réalisation de deux centres d'enfouissement, dont les travaux accusent un retard important. La dégradation de l'environnement, engendrée par la prolifération des décharges sauvages, inquiète de plus en plus les populations à travers les différentes communes de la wilaya. Conscients des conséquences néfastes de cette pollution sur le milieu et la santé, des citoyens ont laissé éclater leur colère dans plusieurs régions pour dénoncer l'envahissement de leurs territoires par les ordures. Les derniers à s'être soulevés pour dire non aux dépôts anarchiques de détritus sont les habitants de la localité de Zouitna, dans la commune d'El Kennar, à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. Excédés par les conditions déplorables dans lesquelles ils vivent à proximité de la décharge sauvage du lieudit Arsa, ils sont sortis crier leur ras-le- bol d'une situation qui n'a que trop duré. Au début de l'année, ce sont les habitants de la localité de Mechat, dans la commune d'El Milia, qui se sont révoltés contre la pollution de leur environnement, générée par la décharge sauvage de Asserdoune. Durant plusieurs jours, ils ont se sont positionnés à proximité de cette décharge pour empêcher l'arrivée des camions des services de voirie de la commune. Au bout de quelques jours, ils ont fini par obtenir gain de cause, puisque ces camions ne sont plus revenus à cet endroit, lequel d'ailleurs commence à mieux respirer après tant d'années de pollution. Dans la commune de Taher, la situation de l'environnement n'est guère plus reluisante. Pire encore, elle ne cesse de s'aggraver à cause de la présence d'une autre décharge qui empoisonne la vie des habitants d'une dizaine de quartiers se trouvant dans le circuit du dépôt d'ordures du lieudit Tassift. A Settara, plus à l'est, les terres agricoles de cette commune sont exposées aux souillures provenant d'une décharge sauvage ayant pris forme en bordure de la route. Le cri de détresse pour stopper ce grave préjudice porté à l'environnement et à la santé des riverains n'a pas trouvé d'écho. En dépit de la grogne des populations, l'éradication de ces dépotoirs anarchiques ne semble pas être pour demain, même si du côté de certains responsables, l'on assure que la solution passe par la mise en service des centres d'enfouissement technique (CET). Le retard mis dans la réalisation des centres en question à Taher et El Milia, pour lesquels une enveloppe de 600 millions de dinars a été débloquée pour accélérer leur réception, est un coup porté à l'opération d'assainissement de l'environnement dans les communes concernées.