«Pour assurer une bonne prestation de service, il faut penser à la rénovation des réseaux. Celui en service actuellement date des années 1970», souligne-t-on à l'ADE. L'Algérienne des Eaux (ADE), dans la wilaya de Bouira, peine à améliorer ses prestations de services. Les abonnés, à travers plusieurs communes, ne cessent de dénoncer d'énormes insuffisances en matière de gestion ; les éternelles fuites d'eau qui ne sont toujours pas colmatées, les retards accusés dans la réparation des réseaux, etc. Même lorsqu'une intervention a lieu, les citoyens ne tardent pas à crier au replâtrage et demander à ce que l'entretien se fasse de manière efficace. Pour constater l'ampleur de la dégradation du réseau AEP et les quantités d'eau qui se perdent dans la nature, il suffit de parcourir les rues du chef-lieu de wilaya, de Lakhdaria, de M'chedallah et d'autres municipalités. Malgré des requêtes, la situation demeure inchangée. Qui doit réparer, l'APC ou l'ADE ? se demande-t-on. Les services de l'Etat se jettent la balle, oubliant la soif des citoyens ! Quand les factures de consommation arrivent à la fin de chaque trimestre, les abonnés s'étonnent, s'indignent et contestent les montants à payer. D'où refus, pour de nombreux citoyens, de régler leurs consommations. Cette situation a fait que les créances de l'ADE à Bouira s'élèvent à près de 32 milliards de centimes, et les gens se disent pénalisés, considérant qu'ils paient beaucoup plus qu'ils n'en consomment. «Je ne comprends toujours pas pourquoi dois-je m'acquitter d'une grande somme alors que je ne l'ai pas consommée», tempête un abonné de la région de M'chedallah. Dans plusieurs localités, les gens se plaignent aussi des factures salées. Le même problème se pose sérieusement à Bechloul, chef-lieu de daïra, où les choses risquent de se corser davantage. Il y a quelques mois, dans la commune d'Ahl Lakseur, la population à préféré descendre carrément dans la rue pour protester contre la manière avec laquelle l'ADE a établi des factures. «Nous interpellons les services de l'ADE pour qu'ils se mettent à la disposition de leurs abonnés pour prendre en charge l'ensemble de leurs doléances», a souligné Djamel Yahiaoui, membre du mouvement associatif de la même commune. Selon lui, la population est prête à investir la rue pour demander «à ce que les services de l'ADE cessent de pénaliser les clients». De son côté, l'ADE de Bouira propose des solutions à tous ces problèmes de surfacturation, fuites d'eau, et autres, que vivent les populations dans leurs villages. «Si les gens contestent le taux de consommation mis sur leurs factures, qu'ils fassent des recours. Nous avons au niveau de la direction une commission qui examine et statue chaque semaine sur ce genre de problèmes», répondait le directeur de l'ADE de Bouira, M. Châabane Farah. À propos des retards accusés dans l'entretien des réseaux, notre interlocuteur a évoqué le manque de moyens. Selon ce responsable, l'ADE ne pourra pas assurer la bonne gestion du secteur quand il s'agit d'un réseau AEP datant des années 70. Ce travail est du rôle des collectivités locales et du secteur de l'hydraulique de la wilaya, qui doivent procéder à la remise en l'état de l'ensemble des réseaux AEP. «Pour assurer une bonne prestation de service, il faut penser à la rénovation des réseaux. Celui en service actuellement date des années 70», souligne-t-il. L'ADE est présente à travers 30 communes sur les 45 que compte la wilaya, et sur ces 30 communes, seulement 2 % de la population n'ont pas encore de compteurs, rappelle-t-on.