La joie des jeunes bénéficiaires de locaux a été de courte durée dans la mesure qu'ils ont été distribués dans des lieux inappropriés pour le commerce. La satisfaction des «bénéficiaires» des 57 locaux du programme «100 locaux par commune» à Cherchell était de courte durée. Ces locaux, construits dans un lieu inapproprié, dans le quartier populaire de Kaïd Youcef, avaient fait l'objet d'une distribution en août dernier. L'inexistence des commodités élémentaires, les vols, la casse avaient suscité un grand désarroi auprès des jeunes promoteurs bénéficiaires issus du dispositif de l'Ansej. Les espaces se sont vite transformés en lieux de consommation de boissons alcoolisées et de cannabis. Un jeune locataire rencontré déclare : «J'ai sollicité les services de la police, ils me répondent au téléphone mais sont absents sur le terrain». Le président de l'APC de Cherchell rétorque à son tour : «Les jeunes ne veulent pas travailler. Nous leur avons donné les locaux, c'est à eux de se retrousser les manches.» Il y a lieu de signaler que sur les 57 locaux construits et théoriquement distribués par les autorités locales, seuls deux activent, bien qu'ils soient approvisionnés en énergie électrique par des branchements illicites, sans évoquer les conditions dans lesquelles ces jeunes travaillent.Dans un autre volet, l'ex-cave vinicole de Cherchell, qui a fait l'objet d'un aménagement pour être transformée en marché communal pourvu de chambres froides, d'une cafétéria, de toilettes publiques, de boucheries et de carreaux pour la vente des fruits et légumes, est aujourd'hui abandonné. Une enveloppe financière avoisinant les 14 millions de dinars a été investie pour les travaux. L'inauguration de cet immense hangar soigneusement aménagé avait été faite en grande pompe. La situation alarmante de ce bien communal n'émeut pas les autorités locales. Les rues sont livrées à la saleté, alors que des trottoirs et des espaces publics sont occupés illégalement. Les citoyens et les commerçants qui exercent dans la légalité n'arrivent plus à supporter ce comportement irresponsable des gestionnaires locaux chargés de faire régner l'ordre sur la voie publique, alors que les locaux et des espaces réalisés pour les commerces et l'artisanat sont désertés.