En l'espace de 10 ans, la population de la commune de Tidjelabine a doublé, mais les équipements et les infrastructures publiques sont restés au même niveau. Tidjellabine, l'ex-Belle- Fontaine, est une commune de la wilaya de Boumerdès. De moins de 10 000 habitants il y a 10 ans, elle est passée à plus de 23 000 habitants. Sa population est répartie sur les cités et quartiers du chef-lieu communal et ses 14 villages. La ville a connu un essor urbanistique notable, se limitant cependant à des constructions à usage d'habitation ou commercial. Les équipements publics n'ont malheureusement pas accompagné cette dynamique. En effet, si près de 2000 logements y ont été construits et attribués ces dernières années, on note toutefois que la commune souffre de l'insuffisance des infrastructures de jeunes, d'éducation et de santé. La commune a presque fait exception en termes de logements AADL avec la réception de 980 unités. Mais pratiquement sans aucun établissement scolaire, sanitaire ou autre pour les accompagner. Suite au séisme de mai 2003, Tidjelabine a bénéficié de deux écoles primaires et d'un CEM, mais en préfabriqué. Les élèves y vivent aujourd'hui un énorme problème de surcharge. Pour faire face au flux, les autorités ont dû transformer un ensemble d'habitations en salles de classe pour avoir un 2e CEM. Mais cela n'a pas suffi car on s'entasse encore à plus de 45 élèves par classe. Les lycéens vont encore dans les établissements du chef-lieu de la wilaya, en attendant la réception d'un lycée qui est en cours de construction dans leur commune. Dans le chapitre des infrastructures sanitaires, la commune ne dispose que d'un ancien centre de santé situé au centre-ville et d'une salle de soins au village Mahsas. Ce qui est très en deçà des besoins d'une population de 23 000 habitants. Les habitants de Tidjelabine se plaignent en outre de l'insuffisance de la couverture en téléphonie fixe, et par conséquent de l'absence d'Internet. Ils n'admettent pas qu'à 5 km du chef-lieu de la wilaya et à une cinquantaine de kilomètres seulement de la capitale, ils n'aient pas accès à l'Internet.Leurs doléances, sans cesse réitérées depuis 2003, ne sont pas encore prises en charge. Ils se sont mis à espérer lorsqu'il y a quelques mois, en visite de travail dans la wilaya de Boumerdès, le ministre des technologies de l'information et de la communication, annonçait un «Plan Marshal» pour la wilaya dans ce domaine. Mais ils ont malheureusement vite déchanté en constatant qu'il ne s'agissait que de promesses sans lendemain. Pour permettre l'implantation d'autres projets dans la ville, l'APW a approuvé dernièrement la révision du Plan directeur de l'aménagement urbain (PDAU) qui dote la commune d'un Plan d'occupation du sol (POS) de 35 hectares supplémentaires. Ceci devrait permettre de construire, en plus des logements, toutes les infrastructures que réclame la population. Les habitants de la ville se plaignent également de l'insuffisance de routes pour contourner le centre urbain. «Tous les citoyens venant de l'est doivent passer par le centre-ville pour se rendre au chef-lieu de la wilaya. Cela encombre la ville. Il y a des années qu'on a commencé à ressentir les conséquences de ce problème, mais les autorités n'ont pris aucune mesure pour le régler. «Il fallait ouvrir d'autres accès vers la ville de Boumerdès dès qu'on a décidé d'en faire un chef-lieu de wilaya en 1984, mais à ce jour ce n'est pas encore fait,» dit un habitant. Les habitants de la cité «Les Rosiers» attendent depuis des années la viabilisation de leur lotissement. La commune dépend actuellement des subventions de l'Etat et trouve en son marché de voitures une ressource conséquente (plus de 7 milliards de centimes par année). Mais celui-ci est aussi une source de nuisances. En effet, tous les jeudis, jour de marché hebdomadaire, il se forme de gros bouchons sur la RN5 à cause du grand nombre de citoyens qui y viennent faire leur transactions. Les usagers se trouvent ainsi pénalisés parce que cet espace n'a pas suffisamment d'accès.