Les routes à Ouled Chebel se trouvent dans un état lamentable. Le réseau routier de la commune d'Ouled Chebel est l'un des plus dégradés de la wilaya d'Alger. Certains tronçons sont parsemés de nids-de- poule, alors que d'autres sont carrément dépourvus de bitume. L'état des routes constitue, d'ailleurs, la première préoccupation des citoyens. «Il y a mille et un trous chez nous», ironise un citoyen rencontré au chef-lieu de la commune. «En hiver, les mares d'eau couvrent une grande partie de la voie publique, à tel enseigne que l'on pouvait même en abreuvoir le bétail», fait remarquer un autre. L'autre particularité de cette municipalité est qu'elle ne dispose pas de trottoirs. Le seul existant s'étend sur quelques mètres au niveau de la route principale. «Il a été réalisé parce que la chaussée est complètement inondée à chaque précipitation, mais surtout pour donner au centre de la commune l'image d'un chef-lieu comme les autres», explique notre interlocuteur. Ainsi, sur des centaines de mètres, les piétons et les automobilistes se partagent la route. Pire, au niveau des cités, les ruelles sont carrément impraticables, surtout en hiver. «Nous relevons administrativement de la capitale, mais en réalité cette localité est tellement isolée qu'on croirait qu'elle est située au fin fond du pays», dira un jeune chômeur. «Ici, la routine tue», continue son compagnon. Selon lui, le seul lieu de loisir existant est le stade de football. «Même ce stade ne permet pas de se défouler. Il est situé à proximité d'une école, de la mosquée ainsi que d'une cité. A toute heure de la journée, on nous rappelle à l'ordre et on nous demande de ne pas crier trop fort pour ne pas déranger», raconte un groupe de jeunes sportifs rencontrés sur place. «Hormis les matchs de foot et les parties de dominos, il n'y a rien à faire ni où aller», se plaint un étudiant. Quant à l'édifice servant d'espace culturel, nos interlocuteurs indiquent qu'«il ne sert à rien sur le plan culturel et instructif». «Dans la journée, cet édifice est transformé en crèche», apprend-on auprès d'un citoyen. A Ouled Chebel, on se plaint également des coupures récurrentes du courant électrique, mais surtout de la non-généralisation du raccordement au réseau de gaz de ville. «Le réseau a été installé depuis plus de deux années, certains foyers ont été branchés, alors que d'autres attendent depuis des mois le passage des agents de Sonelgaz», souligne un père de famille, ajoutant que «plusieurs citoyens sont prêts à payer mais des blocages bureaucratiques empêchent la poursuite de l'opération». Des citoyens ont également signalé des cas de vols enregistrés dans différents endroits de la municipalité. «Les voyous opèrent facilement grâce à l'absence de l'éclairage public», affirme un jeune habitant. Face aux multiples insuffisances qu'ils rencontrent au quotidien, les jeunes et moins jeunes préfèrent fuir la commune durant la journée. «Il n'y a rien à faire ici, ni travail, ni lieu de distraction», s'est plaint un autre habitant, qualifiant la commune d'un «grand village».