Jusqu'à hier soir, les résultats du bilan médical du président Bouteflika n'étaient toujours pas connus. Rien n'a également filtré sur la maladie dont il souffre. Les autorités algériennes se sont limitées jusque-là à diffuser deux communiqués aussi bien laconiques qu'imprécis, qui ont laissé libre cours à toutes les supputations. Le premier est celui de la présidence de la République, diffusé par les canaux officiels le soir de l'évacuation du chef de l'Etat en France, dans lequel les services de la Présidence avaient indiqué que M. Bouteflika souffrait de « troubles au niveau de son appareil digestif ». Le second est le communiqué sanctionnant les travaux du Conseil du gouvernement, qui s'est tenu mardi sous la présidence d'Ahmed Ouyahia, et dans lequel le chef de l'Exécutif avait rassuré sur « la constante amélioration » de l'état de santé du Président tout en précisant qu'il n'y a « aucun motif d'inquiétude ». Ces deux communications officielles sont, toutefois, loin de rassurer l'opinion nationale, pour la simple raison qu'aucun élément concret n'a été rendu public sur la maladie du Président qui a nécessité son évacuation - en urgence - vers l'hôpital du Val-de-Grâce et une hospitalisation aussi prolongée. L'ambassade d'Algérie en France avait indiqué mardi ne pas avoir reçu les résultats du bilan médical parce qu'il s'agissait d'un bilan « approfondi ». La chargée de la communication de cette représentation diplomatique avait précisé que l'ambassade ne pouvait rien dire sans avoir les résultats des examens médicaux. Hier, c'était le black-out total. Le président Bouteflika, faut-il le rappeler, en est à son 6e jour d'hospitalisation à Paris. M. Ouyahia a précisé, en Conseil du gouvernement de mardi, que le retour de M. Bouteflika n'est qu'une question de jours. Cela laisse croire que le chef de l'Etat rentrera la semaine prochaine.