L'environnement de la ville d'El Eulma, deuxième agglomération de la wilaya, ne cesse de subir les contrecoups d'une gestion approximative, comme cela a été toujours le cas, notamment par rapport aux espaces verts, lesquels se réduisent comme une peau de chagrin. Et pour être dans l'air du temps et ne pas déroger à une règle bien établie, plus de 88 arbres centenaires, parmi lesquels 12 cyprès toujours verts et 76 sophoras du Japon, plantés des deux côtés de l'avenue de l'ALN, risquent de subir le même sort que d'autres, de différentes essences, abattus sans discernement pour être remplacés par le béton. La raison de cette menace qui pèse sur ces arbres protégés, faut-il le rappeler, par la loi, est l'élargissement de la rue devenue, selon les concepteurs du projet, trop encombrante, posant de ce fait problème pour la fluidité de la circulation. A cet égard, l'opposition des habitants du quartier ne s'est pas fait attendre ; ils ont manifesté leur mécontentement d'un éventuel abattage de ces arbres, qui s'apparente à un crime contre la nature. Ils ont adressé une lettre au ministre de l'Environnement et aux autorités locales, dont une copie a été remise à notre journal, dans laquelle ils dénoncent purement et simplement «l'abattage inutile des arbres pour agrandir la rue d'un mètre, lequel n'aura d'ailleurs aucun impact positif sur la circulation», sachant que le problème ne réside pas là. En outre, ils évoquent les desseins inavoués de certains commerçants, qui jugent encombrante la présence de ces arbres sur cette artère devenue avec le temps un véritable pôle commercial. Ils veulent donner une meilleure vue à leur commerce à travers un tel subterfuge, laisse-t-on dire. Selon les résidants du quartier, ces arbres, dont la présence remonte au siècle dernier, n'ont jamais fait l'objet d'élagage et encore moins d'entretien.