Le diabète, maladie chronique, est en nette évolution. Pis, certains malades l'ignorent. « Ce fléau s'est sérieusement développé durant la décennie marquée par le terrorisme par l'effet du stress et de l'angoisse », déclare un membre de l'Association des diabétiques de la wilaya de Batna lors de la journée de sensibilisation sur le thème « Le pied du diabète » tenue jeudi dernier à la salle des actes de l'université de Batna. Le noyau scientifique, composé de médecins et paramédicaux que préside le docteur Chinar du CHU de Batna, se propose de lancer, à travers les six secteurs sanitaires de la wilaya de Batna, une vaste campagne de dépistage de cette pénible affection. Des médecins des secteurs public et privé entreprendront des prospections à travers tous les lieux publics, tels que les souks, les mosquées, les établissements scolaires et universitaires pour détecter la maladie. « Nous visons à sensibiliser les populations aux fins de leur prise en charge médicale », informe le docteur Chinar qui fera savoir qu'une maison du diabétique est à la disposition des patients nouvellement découverts. 120 médecins cibleront les personnes âgées de plus de 35 ans, susceptibles de souffrir du diabète type II et dont le traitement nécessite une médication appropriée totalement prise en charge par le ministère de la Santé, associée à une éducation diététique et sportive (marche essentiellement). Ainsi, un calendrier de dépistage a été arrêté. Il nécessite l'appui d'une bonne information. Les moyens humains étant suffisants, l'on songe à la carence en instruments, tels que les glycomètres (lecteurs de glycémies) qui coûteraient 5000 DA l'unité. Il faut souligner l'apport gracieux de plusieurs laboratoires pharmaceutiques. Le staff médical de wilaya s'est engagé à la formation d'enquêteurs pour l'établissement du fichier statistiques de la wilaya quant au nombre de diabétiques. Le docteur Ababsa Mouaki, membre du noyau scientifique, remémore les débuts de cette action : « En décembre 2002, nous avons ausculté près de 4000 personnes à Aïn Touta, nous avons découvert des malades qui déambulent avec plus de 2% de glucose par litre de sang, sans qu'ils le sachent. » Nous avons poursuivi dans le cadre de l'association jusqu'en 2005 où le ministère de la Santé, approuvant l'initiative de Batna a enjoint 18 wilayas de l'Est, avec un poste de commandement à Sétif pour ratisser les villes et les villages pour le même objectif, le dépistage.