Le metteur en scène et dramaturge algérien, Ziani Chérif Ayad, a donné une conférence de presse, hier, à la rédaction d'El Watan pour «pousser un coup de gueule» à l'endroit du ministère de la Culture comme ultime recours. Et pour cause ! Il dénonce un certain ostracisme culturel dont il serait victime, suite à l'envoi d'une lettre ouverte datant du 7 février 2011, adressée à Mme la ministre de la Culture et dont il n'a reçu aucune réponse, selon Ziani Chérif Ayad. Et ce, quant à un projet théâtral relatif à la saison 2010-2011 portant sur des créations comme Lumières de l'Occident et le glaive d'Orient (Sidi Boumediène/Salah Eddine Ayoubi), Il faut brûler Damas (Ibn Khaldoun/Tamerlan) et Les rencontres de Kateb Yacine 2010 (Mohamed Dib, de Beni Boublen à Babel) et dont la correspondance a été envoyée au ministère de la Culture il y a six mois. Aussi, Ziani Chérif Ayad s'est insurgé contre la non-programmation de son projet : «Je m'attendais à 98% qu'il n'y ait pas de réponse. Mais il fallait aller jusqu'au bout pour vérifier avec de faits avérés et cités dans la lettre (ouverte). Le ministère de la Culture est une institution ouverte à tout créateur algérien. Il faut qu'il ait des visions contradictoires. Il n'est pas le ministère de quelques institutions de l'Etat. Le climat tel qu'il est nous fait regretter le parti unique. Actuellement, la censure est autant présente. Avant, les Kateb Yacine, Alloula, Kheda et autres pouvaient s'exprimer. Je suis pratiquement interdit dans tous les théâtres. Le seul endroit où je peux me produire, c'est le palais de la culture (Moufdi Zakaria à Alger). C'est une censure machiavélique et permissive. C'est un groupe d'artistes qui censure. Il fait la sale besogne. Il y a une politique clientéliste au niveau du ministère de la Culture. Dans le cadre de ‘‘Tlemcen, capitale islamique'', l'on organise des hommages pour camoufler l'indigence et l'incompétence. C'est vraiment un coup de gueule. Assez, c'est assez ! L'on a multiplié le budget de la culture par 35. Il n'y a pas eu autant de précarité de l'artiste. L'animation doit se faire toute l'année et partout en Algérie. L'artiste est soumis à l'administration incompétente. C'est elle qui domine… ».