La compagnie théâtrale indépendante El-Gosto fondée par le dramaturge Ziani Chérif Ayad, et qui a pour objectif principal “la promotion de l'échange et l'ouverture culturelle sur l'Europe et le monde arabe”, donnera une représentation de la pièce El-Machina, lundi soir à 19h, au palais de la Culture. En fait, El-Machina est une adaptation signée Ziani Chérif Ayad (également metteur en scène) et Arezki Mellal, d'après Lagoual (les dires), premier volet de la trilogie de Abdelkader Alloula. El-Machina ou le train, c'est l'histoire de Zenouba, une fillette de 12 ans, atteinte d'une maladie incurable et qui prend le fameux train afin de se rendre chez son oncle pour des vacances. Le temps se suspend durant le voyage et le spectateur pénètre l'intimité de la petite et celle des autres passagers du train, le tout agrémenté par les interventions du Meddah qui intervient de temps à autre. Le sort et le destin de Zenouba se confondent avec la tragédie algérienne l'Algérie, également atteinte d'un mal incurable mais qui refuse d'abdiquer, de renoncer, de céder. Le train représente un territoire neutre, une sorte d'avenir inconnu, traînant tout de même un passé donc une mémoire et un présent où l'action est primordiale. Après avoir signé les mises en scène des Martyrs, Fatma, la Répétition, Arrêt fixe ou encore En remontant le Niger, Ziani Chérif Ayad revient en Algérie avec El-Machina, qu'il a montée pour la première fois en 2006. Pour plus de détails sur cette pièce, une conférence de presse devait être organisée aujourd'hui à 10h, à l'Etablissement Arts et Culture.Par ailleurs, la compagnie El-Gosto prépare une nouvelle pièce dont la représentation générale sera donnée le 2 juin prochain au palais de la Culture. Intitulée L'étoile et la Comète, la pièce qui sera mise en scène par Chérif Ayad est écrite par Arezki Mellal qui a imaginé un dialogue entre Kateb Yacine et sa Nedjma. Légendaire texte d'un légendaire écrivain qui portait en lui “une vision du monde” puisque son exceptionnelle œuvre littéraire et théâtrale représente une quête pour l'appréhension de l'histoire. L'étoile et la Comète est traduite vers l'arabe par le dramaturge (également directeur du Théâtre régional de Béjaïa), Omar Fetmouche, et constitue “une biographie affective, émouvante et intime sur une trajectoire d'un poète” : Kateb Yacine.Belle saison bien remplie pour les férus du 4e art ainsi que pour la compagnie El-Gosto qui inscrit son travail dans “un vaste projet autour des dramaturgies contemporaines” tout en s'intéressant “à un nouveau théâtre en langue arabe, à la fois contemporain et universel”. Sara Kharfi