Le Front des forces socialistes se prépare à tenir son premier grand rassemblement à Alger depuis 2004. Le meeting, qui va avoir lieu demain à la salle Atlas de Bab El Oued à partir de 14h30, se veut «un appel aux forces du changement, pour dire que l'Algérie n'est pas un pays à part, que les Algériens ne sont pas un peuple à part et qu'ils veulent exister dans le présent et dans l'avenir». Depuis plusieurs années, la capitale n'a pas vu d'affiches de partis politiques en dehors des campagnes électorales. Une preuve encore de la fermeture de l'espace public aux formations politiques sous un état d'urgence ciselé comme une chaîne autour des libertés. Des libertés qui, faut-il le souligner, sont toujours à arracher puisque la levée de l'état d'urgence n'a pas affranchi la libre expression. Donc, cet appel du FFS qui orne les murs de la capitale depuis quelques jours, lance un défi aux forces du changement pour construire «une Algérie libre et heureuse». «Nous nous attendons à une grande mobilisation», a souligné le premier secrétaire du Front des forces socialistes contacté hier par téléphone. Karim Tabbou se dit très satisfait de l'écho rencontré auprès des citoyens à Alger qui ont exprimé un grand respect envers le parti. «Nous sommes confiants et nous nous attendons à ce que la salle soit plus que pleine», dit-il. Se refusant à donner plus de détails sur les invités attendus par le FFS ce vendredi, M. Tabbou s'est contenté de dire que le parti a fait appel à toutes les forces du changement qui se retrouvent dans la quête de «la liberté, la dignité, la justice, l'équité et la solidarité. Et ceux qui sont pour la construction d'une Algérie nouvelle». A noter que malgré l'instruction du Conseil des ministres pour ouvrir gracieusement les salles de la capitale aux partis politique, le FFS se trouve tenu de payer pas moins de 230 000 DA la salle Atlas. «Il se trouve qu'avant la décision du Conseil des ministres, nous avons été destinataires d'une facture de 800 000 DA soit 80 millions de centimes. Puis à la suite de la décision du Conseil, nous avons vu la facture réduite de 75% sans qu'on nous dise le pourquoi de cette remise», explique Tabbou qui dit avoir écrit une lettre au wali au sujet de la décision de gratuité des salles pour les formations politiques et n'a reçu aucune réponse. Le meeting de demain se veut donc un lieu de rassemblement pour les forces du changement et sera le premier d'une série d'autres meetings à attendre dans différentes wilayas du pays notamment Sétif, Saïda et Mascara. Le choix des meetings comme moyen d'exprimer son refus de voir le régime se maintenir est perçu par le FFS comme l'approche à entreprendre en ces temps où le travail de la réhabilitation du politique se pose avec acuité. «La responsabilité de toutes les composantes de la société est de trouver une expression politique et programmatique à ces aspirations», note le premier secrétaire du FFS dans une récente déclaration. Il estime qu'en ces temps où des tentatives de discréditer la pratique politique et les partis politiques se font jour, «il est urgent de rassembler tous ceux qui refusent tous les enfermements et ceux qui prônent une pratique citoyenne effective».