La situation en Libye continue de pousser les prix du pétrole vers le haut. Hier, à l'ouverture du marché new-yorkais, les prix ont atteint les 102,95 dollars, un niveau qui rappelle ceux de l'année 2008, année historique pour les prix du pétrole. L'annonce du recul du taux de chômage aux Etats-Unis à moins de 9% a favorisé cette hausse des prix du pétrole à New York. A Londres, le brent a connu aussi une hausse en s'affichant à 115,82 dollars en fin de matinée. Les prix ont gagné un dollar par rapport à la clôture de la veille. Cette tendance à la hausse risque de se poursuivre avec l'instabilité qui sévit en Libye et les risques qui en découlent sur l'approvisionnement du marché. La tournure que les événements ont pris en Libye avec un début de guerre civile inquiète le marché qui reste très nerveux. De plus, la qualité du pétrole libyen, comme celui d'ailleurs de l'Algérie et du Nigeria, fait de lui un produit très recherché parce que très facile à raffiner à la différence des autres pétroles bruts lourds. Même si les pays producteurs de pétrole et notamment ceux membres de l'OPEP disposent encore d'une capacité excédentaire qu'ils peuvent mettre sur le marché, la nervosité du marché s'explique par le fait que toute une région est soumise à des événements que personne n'avait prévus. De même, les observateurs les plus avertis ne disposent pas de visibilité sur l'issue des tensions. Le risque que la tension fasse tache d'huile à d'autres producteurs de pétrole dans le Golfe n'est pas exclu. Déjà, pour la Libye, le directeur de la compagnie pétrolière d'Etat (NOC), Choukri Ghanem, a annoncé jeudi que «la production de pétrole a baissé de moitié alors que les employés étrangers ont quitté le pays parce qu'ils ne se sentaient pas en sécurité». Pour l'Agence internationale de l'énergie, la quantité de pétrole libyen qui manque sur le marché serait située entre 850 000 et un million de barils par jour. Les exportations de pétrole libyen sont estimées à 1,5 million de barils par jour.
