La publication des listes d'attribution des 192 logements de Sidi Lakhdar, pourtant confectionnées par la population, suite aux quatre jours d'émeutes de la semaine dernière, a jeté dans la rue des centaines de contestataires. Le maire de la ville, dont le bureau a de nouveau été assiégé, a été pris d'un malaise puis évacué en urgence vers l'hôpital de Sidi Ali. Les contestataires ont également envahi l'esplanade du siège de la daïra. Alors que tout était rentré dans l'ordre et que dans leur grande majorité les demandes d'attribution ont été jugées régulières, on apprend auprès des manifestants que deux élus à l'APC auraient profité de la nouvelle donne pour glisser le nom d'un de leurs protégés dont le patrimoine, les revenus ainsi que la résidence l'excluent irréfutablement du bénéfice au logement social. Selon nos sources, ce riche fellah n'habite pas l'agglomération de Sidi Lakhdar puisque sa résidence principale se trouve dans un douar. En outre, son activité agricole et son commerce, en fruits et légumes, le dispenseraient indubitablement de l'attribution d'un logement social. De l'avis de nombreux manifestants joints par téléphone, l'apparition de son nom sur la liste des 192 bénéficiaires est à l'origine de l'émeute. Nos interlocuteurs rappellent que, pour les habitants des zones éparses, l'administration a arrêté, en collaboration avec les représentants des 42 douars de la commune, un calendrier de construction financé au titre de l'habitat rural. Par le passé, la plupart des logements sociaux situés en intra muros auraient bénéficié à des ruraux qui les ont transformés en résidence secondaire qu'ils louent aux vacanciers à raison de 15 millions/mois, provoquant le courroux de la population urbaine.