Après cinq années d'attente, la liste des bénéficiaires de logements sociaux locatifs a été affichée hier. Sur les 417 unités attendues par les 24 000 demandeurs, seulement 300 ont été « provisoirement » attribuées. Excédées par l'attente et le travail de la commission d'attribution, des centaines de citoyens se sont, dès les premières heures de la matinée, rassemblées devant et à l'intérieur du siège de la wilaya, où régnait une grande tension et nervosité. Certains recalés, qui se sont allongés sur la chaussée, ont même tenté de barrer la route. L'intervention pédagogique des forces de l'ordre dépêchées en renfort a évité le pire. Présente sur les lieux, la Protection civile a, à mainte reprises, secouru des femmes et des hommes atteints de malaises. Les sièges de l'APC et de la daïra ont été en outre « assiégés » par les mécontents au bord de l'hystérie. Certains citoyens en furie ne voulaient en aucune manière déposer de recours pour lesquels de nombreux bureaux ont été ouverts. « Les nécessiteux vivant dans des trous à rats n'en ont pas bénéficié alors que certains truands et nouveaux débarqués figurent en bonne place sur ces listes de la honte », nous confient de nombreux citoyens au bord de la déprime. Nos interlocuteurs parlent même de terroristes qui ont bénéficié d'un quota qui ne représente qu'une infime portion des besoins d'une wilaya restée en matière de réalisation et de délai de distribution de logements à la traîne des années durant. Pour l'illustration, aucun logement n'a été attribué à Sétif-ville ces cinq dernières années. Voulant avoir d'amples informations à ce sujet, nos tentatives de joindre les responsables concernés n'ont malheureusement pas abouti. Selon certaines indiscrétions, la commission aurait étudié 8000 dossiers sur les 24 000 déposés. L'on apprend en outre que les 117 logements restants sont réservés aux anciens immeubles menaçant ruine. Ils seront, selon la même source, attribués en septembre, en plus des 100 logements qu'occupent actuellement les étudiants de l'université Ferhat Abbas. Dans une mesure d'apaisement, le wali, qui a reçu un représentant des contestataires, a promis de prendre personnellement en charge les cas des plus nécessiteux. En lieu et place du recours décrié par les citoyens, une liste à élaborer par les concernés sera remise au chef de l'exécutif dans les prochains jours.