Le calvaire du personnel navigant de la Compagnie algéro-libyenne de transport maritime (CALTRAM) ne semble pas connaître son épilogue. Quatre mois après la liquidation de leur entreprise, 143 pères de famille, faisant partie du personnel navigant de la CALTRAM, sont toujours en attente de leur indemnisation. Le Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) a lancé, hier, un appel solennel au chef du gouvernement afin qu'il se penche sur la situation de ces marins qui attendent, a-t-il soutenu, « un règlement juste et équitable qui consacrera leurs droits ». Le Snommar note que malgré plusieurs promesses, la direction générale n'a toujours pas assumé ses responsabilités concernant la prise en charge de cette catégorie de travailleurs. Il a ajouté que des correspondances ont été transmises aux ministres des Transports et du Travail ainsi qu'à celui des Finances sans qu'aucune lueur d'espoir pointe à l'horizon. Pourtant, a-t-il tenu à préciser, leurs collègues sédentaires ont été, quant à eux, totalement régularisés. D'après le Snommar, la cause de l'éviction de ces marins de la procédure d'indemnisation repose sur le prétexte « fallacieux » qu'ils étaient recrutés sous contrat à durée déterminée (CDD). Or, selon le syndicat des officiers marins, ce motif a été battu en brèche par l'inspection du travail qui, dans une correspondance adressée aux liquidateurs de l'entreprise, sous la référence n°412/DM/2005 du 31 juillet 2005, a signifié que les contrats de travail CDD, signés jusque-là par le personnel navigant, ne répondaient pas aux critères établis par l'article 12 de la loi 90/11. S'appuyant sur l'article 14 de la même loi, le Snommar considère que les contrats de ces marins sont des CDI, ce qui ouvre le droit à leur indemnisation. Le Snommar note, en revanche, que le blocage se situe au niveau de la partie libyenne qui refuse d'admettre la légitimité de la correspondance de l'inspection du travail. « Il est honteux de voir que des pères de famille, qui ont sacrifié leur jeunesse, leur famille, leur santé sur des navires battant pavillon algérien, doivent attendre le bon vouloir des responsables libyens pour pouvoir acquérir leurs droits et tout cela devant l'indifférence des dirigeants algériens », s'est indigné le Snommar. « Cette grave situation de déni de droit ne manque pas de nous interpeller au moment où l'appel des entreprises algériennes au partenariat est dans l'air du temps », a-t-il ajouté.