Le Syndicat national des officiers de la marine marchande (SNOMMAR) est monté hier au créneau pour dénoncer ce qu'il qualifie de « ségrégation » dont sont victimes les marins, en général les officiers de la marine marchande en particulier, de la part des dirigeants de la Compagnie algéro-libyenne de transport maritime (CALTRAM). « Ce personnel (les officiers de la marine marchande, ndlr), dont la plupart ont plus de 20 ans de navigation au sein de l'entreprise, est aujourd'hui confronté à une discrimination flagrante et à un mépris révoltant de la part des dirigeants de l'entreprise », selon le SNOMMAR. Confrontée à une gestion catastrophique, cette compagnie, qui possédait à sa création, en 1974, par deux Etats (l'Algérie et la Libye) six navires, a déclaré faillite dans l'anonymat le plus complet, entraînant dans son sillage la perte de plus de 400 emplois, selon le SNOMMAR. Le conseil d'administration de l'entreprise a procédé ainsi à sa liquidation le 22 mars 2005 avec promesse de l'indemnisation de tous les travailleurs sans distinction. Quelques jours plus tard, soit le 27 mars 2005, la compagnie vend le LPG Benghazi pour la somme de 1,2 million USD. L'argent perçu, selon le SNOMMAR, est destiné à l'indemnisation du personnel sédentaire qui percevra des sommes de 200 000 DA à 4000 000 DA. Mais « contrairement à leurs collègues, le personnel navigant est toujours en attente de percevoir ses indemnités », selon le SNOMMAR. Il ajoutera : « Ces marins se retrouvent aujourd'hui, malgré les promesses faites, privés d'un droit qui leur permette de subvenir pendant un temps aux besoins de leur famille. » Face à cette « injustice », le SNOMMAR s'est engagé à user de « tous les moyens légaux pour faire bénéficier cette frange de travailleurs des indemnités qui leur reviennent de plein droit ». Il appelle les pouvoirs publics à se pencher sur l'avenir des marins de la CALTRAM et sur leurs postes de travail dans le secteur ainsi que pour intervenir dans leur indemnisation.