Mme Saoudi Zineb est à la tête de l'OPGI de Blida depuis le mois de février 2010. Mère de quatre enfants, elle représente la femme algérienne qui a su concilier le monde professionnel et son foyer. Parfaitement trilingue (arabe, français et anglais), elle est la deuxième femme en Algérie à avoir pris les commandes d'un office public de promotion immobilière. Aujourd'hui, elle gère un établissement comportant près de 800 travailleurs. Dès son arrivée, le taux de recouvrement des créances de l'OPGI de Blida est passé de 30 à 52%. Elle passe parfois jusqu'à 14 heures par jour à exécuter les différentes missions confiées à cet office. -Peut-on avoir une idée de votre parcours ? Je suis architecte de formation, diplômée en 1982 de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'El Harrach, option urbanisme opérationnel. En tant que major de promo, j'ai bénéficié à l'époque d'une bourse aux USA, à l'Université de Chicago plus précisément, où j'ai décroché un master en urbanisme. De retour au pays, j'ai opté tout d'abord pour l'enseignement à l'université tout en exerçant en parallèle mon métier d'architecte dans des bureaux d'études, à l'instar du Centre national de l'engineering et de la construction (CNIC). En 1993, j'ai été recrutée par l'OPGI, en embrassant ainsi une nouvelle carrière dans le monde de la maîtrise d'ouvrage. J'ai commencé à Sidi M'hamed en tant que directrice des études, avant de gravir les échelons pour être aujourd'hui directrice générale de l'OPGI Blida. Entre-temps, j'ai été désignée, en 2003, chef de cellule de crise à Alger au lendemain du séisme de Boumerdès. J'ai eu aussi un deuxième master, en préservation du patrimoine cette fois-ci, et ce, dans le cadre d'une coopération algéro-française. J'ai bénéficié aussi de cycles de formation en management. J'ai eu aussi l'occasion de donner des communications en France et en Egypte portant sur la réhabilitation urbaine. A vrai dire, cette thématique constitue pour moi un véritable dada car, à travers ce genre de réhabilitation, c'est toute la mémoire de nos villes et de notre peuple qui est préservée. -Quelles sont vos ambitions professionnelles? Je suis à la tête de l'OPGI de Blida depuis février 2010. Certes, cet office est très important de par le nombre important de ses travailleurs et de son plan de charge. D'ailleurs, nous avons pour l'actuel quinquennat un programme pour la construction de 20 000 logements.Nous gérons aussi un parc de 39 000 logements déjà occupé. Après la réorganisation des services au sein de notre office, mon ambition est d'informatiser et de numériser la gestion de l'OPGI de Blida, afin de mieux le gérer. Je compte aussi mettre un système d'information géographique (SIG) dans le but de suivre, d'une manière très efficace, le patrimoine immobilier relevant de notre office. Nous voulons, en permanence, être à l'écoute de nos différents partenaires et de nos clients. Notre souci est d'améliorer également la qualité du bâti et les conceptions architecturales de nos différents programmes relatifs à la construction de logements, tous types confondus. Nous avons aussi construit 80 logements à haute performance énergétique à Aïn Romana. Blida est concerné par ce programme, à côté de 11 autres wilayas. L'enjeu de cette opération pilote est la maîtrise de l'énergie. -Un mot à l'occasion du 8 mars ? A vrai dire, ça ne demande pas trop d'abnégation pour pouvoir concilier entre foyer et travail. Je pense que la femme algérienne a d'ailleurs toujours prouvé son aptitude en étant à la fois capable d'assurer et d'assumer des missions de très haut niveau, tout en assumant aussi et correctement ses charges familiales. Je dirais à la fin, bonne fête à toutes les femmes d'Algérie, qu'on se donne des objectifs à atteindre et des résolutions chaque 8 mars, et évaluer en même temps les différentes démarches entreprises auparavant. A notre niveau, 30% des cadres sont des femmes. Ce pourcentage est en constante évolution.