Les étudiants remettent en cause les articles 14 et 15 de la loi d'orientation de 2008 portant sur le titre de leurs diplômes. La publication sur le Journal officiel de l'annulation du décret 10-315 n'a pas réussi à mettre fin à la colère des étudiants. Devant le ministère de tutelle, les étudiants des différents instituts, écoles et universités du pays alternent chaque jour. Hier encore, c'était au tour des étudiants des écoles préparatoires sciences et technique d'Alger, de Annaba, d'Oran et de Tlemcen de revenir à la charge. Ils remettent en cause les articles 14 et 15 de la loi d'orientation de 2008 portant sur le titre de leur diplôme. «Quand on s'est inscrit, on nous a dit qu'on aurait le diplôme d'ingénieur d'Etat mais cette loi, transforme le titre de notre diplôme en master», a regretté un délégué de Tlemcen précisant que leur école est paralysée depuis le 26 janvier. «Au ministère, on nous a dit que les directeurs de ces écoles ne nous ont pas signalé la grève», déplore un délégué. Les étudiants des pôles d'excellence n'étaient pas seuls à protester. Les étudiants et les diplômés revenus d'Egypte suite à l'incident du match entre les deux équipes nationales, soutenues par les étudiants de l'ENS de Bouzaréah et ceux du département d'architecture de Blida, ont tenu également un rassemblement. Les étudiants revenus d'Egypte exigent la régularisation de leur situation. Environ 70 diplômés demandent le diplôme d'équivalence et plus de 500 étudiants réclament leur intégration dans les universités algériennes. «Nous remplissons pourtant les mêmes conditions que ceux qui sont intégrés. On nous demande la carte consulaire. Cette carte ne sert en fait qu'à recenser les ressortissants et les appeler à voter. Moi, je n'ai jamais voté. J'exige l'intégration sans condition de tous les étudiants revenus d'Egypte», clame un protestataire. Manœuvres Par ailleurs, en plus des équivalences entre bac+5 avec le master 2, bac+4 avec le master 1, bac+3 avec la licence LMD, les étudiants de l'ENS de Bouzaréah demandent l'inscription en doctorat LMD à travers un concours national écrit et sans condition. Les étudiants de l'ENS, qui se disent autonomes, revendiquent l'ouverture du concours du magistère du système classique jusqu'à la dernière promotion et la participation de tous les étudiants de l'ENS aux concours du magistère dans les différentes universités. Leur délégué dénonce la manière dont l'ENTV a mené le dialogue ouvert spécialement avant-hier, pour discuter des problèmes des étudiants. «L'émission de l'ENTV est une autre manœuvre pour casser notre mouvement. On est déterminés plus que jamais à continuer notre grève illimitée. Ni l'ENTV ni les agissements des responsables des universités ne peuvent nous en dissuader», a insisté une étudiante. «Notre réponse est sur le terrain», a-t-elle conclu. Pour leur part, les étudiants du département d'architecture de Blida réaffirment leur maintien du débrayage dénonçant l'attitude de leurs délégués qui ont déclaré la reprise des cours sans consulter la base. «Nous ne reconnaissons pas nos délégués. Ils nous ont trahis. A partir d'aujourd'hui, c'est tout le groupe qui décide et qui représente les étudiants du département d'architecture de Blida. On ne fait confiance à personne», ont-il accusé.