Maladie chronique fréquente en Algérie, le diabète suscite encore les inquiétudes des praticiens spécialistes. Ils sont unanimes à dire que la gravité de cette pathologie ne réside pas dans l'hyperglycémie elle-même, mais dans ses conséquences à long terme avec des « complications dégénératives qui hypothèquent aussi bien le pronostic fonctionnel que vital ». La maladie touche 8% de la population algérienne âgée de 30 ans et plus. Entre les estimations du mouvement associatif et certaines sources officielles, le nombre de diabétiques algériens serait de 1 à 3 millions de personnes. La Société algérienne du diabétologie estime approximativement, de son côté, le nombre de diabétiques à 1 et 1,5 million de personnes. Selon toujours la même source, 90% de cette population de diabétiques présentent le diabète de type II et 10% du type I. Ce problème de santé publique sera au centre du débat au courant de cette semaine à Alger (6,7 et 8 décembre) au IXe congrès de la Société algérienne de diabétologie au Palais de la culture. Un riche programme scientifique abordera toutes les questions liées à cette maladie, à savoir les facteurs de risque, les traitements, les schémas thérapeutiques et la prise en charge dans les différentes structures. Il sera également question de la présentation de statistiques dans certaines régions du pays. Les spécialistes débattront aussi des complications du diabète qui constituent aujourd'hui un véritable souci pour les praticiens. Ils estiment que parmi les complications, le pied diabétique constitue à lui seul un problème de santé publique. « Chez les malades présentant des lésions, les amputations majeures sont réalisées chez un malade sur six et les décès présentent un taux pouvant aller jusqu'à 9%. Les accidents vasculaires cérébraux posent également un véritable problème. La fréquence est au-dessous de la réalité. Beaucoup de malades décèdent durant les premiers jours après l'accident. La neuropathie est souvent motif de consultation et de découverte du diabète », ont noté les docteurs M. Belhadj, A. Daoud, S. Khalfa et R. Malek dans un rapport sur le diabète en Algérie et présenté à Fès lors du congrès maghrébin de diabétologie la semaine dernière. La prévention reste, selon les spécialistes, un des aspects les plus importants. Une prévention qui passera par une sensibilisation, le renforcement des mesures de dépistage des personnes à risque et une surveillance permanente. Des changements de comportement individuels et collectifs doivent s'opérer rapidement. L'on estime qu'en surveillant le poids des adultes, il serait possible de diminuer d'au moins 50% le nombre de cas de diabète. La lutte contre le surpoids et l'obésité qui font souvent le lit de cette maladie, constitue une urgence.