La rencontre du wali avec les habitants du chef-lieu aura permis de situer les priorités dans une ville qui a crû anarchiquement au moment où un vaste programme d'aménagements urbains pour 2010 et piloté par la DUC (direction de l'urbanisme et de la construction) touchait 9 grands ensembles d'habitats et d'autres daïras telles Frenda, Mahdia, Ksar-Chellala et Sougueur. À l'instar de beaucoup de régions du pays, la société civile tiarétie bouillonne. Ce n'est ni excessif ni de l'alarmisme mais une dure réalité cumulée du fait de problèmes réels ou supposés et, bien sûr, que certaines parties exacerbent. Depuis le cadre de vie qu'on continue donc à déplorer dans certains quartiers, à l'emploi, en passant par l'habitat, tout est matière à contestation ces derniers temps. A ces préoccupations légitimes, impulsées par le vent démocratique, qui ne souffle pas souvent dans le bon sens, hélas, le chef de l'exécutif local consent à écouter les associations qu'il continue de recevoir non sans multiplier les sorties sur le terrain. En attendant, «une rencontre est même prévue avec les citoyens pour mettre à nu tous les dessous de ficelles qu'on continue de tirer» nous a promis le wali en marge d'une cérémonie officielle tenue au nouvel institut de la formation professionnelle, dimanche dernier. Une sorte de COVIT-bis, c'est-à-dire un comité de la ville de Tiaret où les représentants des quartiers viendront débattre des problèmes et des solutions à entreprendre. Beaucoup de quartiers n'arrivent pas à sortir des ornières à l'aune de programmes d'aménagements urbains.Depuis la cité des 248 logements au quartier dit EPLF en passant par la cité du préfabriqué à côté du lycée polyvalent, la grogne est identique et les attentes nombreuses. Absence d'éclairage, routes défoncées et inondées voire boueuses, fuites, décharges à ciel ouverts, absence d'évacuations des pluies, le tout mijoté à la sauce bureaucratique. Etendre les opérations d'aménagements C'est d'ailleurs «mu par une volonté d'atténuer les appréhensions et résorber les retards en matière d'aménagements» que «des instructions qui revêtent un caractère d'urgence ont été données à ses subordonnés» annonce un communiqué officiel de la wilaya. Le ton est donné. M. Mohamed Bousmaha, qui visitait les hauteurs de la ville, depuis «El Graba» jusqu'aux lotissements dans la zone sud en passant par cité Chaib Mohamed, Zaaroura et autres «a instruit d'étendre les opérations d'aménagements dans tous les quartiers de la ville». Des mesures à la pelle qui concerneraient jusqu'aux résidents des bidonvilles, ajoute la même source qui indique qu'un stade va être érigé à la cité Mimouni Mansour (ex-Zaaroura) et les 750 logements distribués sitôt achevés la réalisation dans sa phase finale. «La rencontre du wali avec les habitants du chef-lieu» aura permis de situer les priorités dans une ville qui a crû anarchiquement au moment où «un vaste programme d'aménagements urbains pour 2010 et piloté par la DUC (direction de l'urbanisme et de la construction) touchait 9 grands ensembles d'habitats et d'autres daïras telles Frenda, Mahdia, Ksar-Chellala, Sougueur, nonobstant des études de POS pour une enveloppe totale de 174 milliards de centimes». En matière d'emploi, les différents dispositifs annoncés par le dernier conseil du gouvernement continuent de susciter, malheureusement, la confusion dans l'esprit des jeunes. Beaucoup d'interférences et de chevauchements, absence d'un guichet unique centralisé pour l'étude de toute demande et manque criard d'encadrement à même de canaliser des flux de plus en plus importants. Les jeunes, galvanisés par des décisions qu'ils ne comprennent pas au demeurant car non encore expliquées, prennent d'assaut toute institution en relation avec l'emploi ou les crédits. La fébrilité est teintée d'impatience. Souvent avec violence. La société civile tétanisée jusque là commence à sortir la tête de l'eau. Les enjeux de la stabilité restent grands.