Attention, voilà un nouvel ennemi ! Il se trouverait dans nos boîtes de conserves, les canettes de gazouz, les plastiques de certaines bouteilles ou encore les biberons. Son nom : le bisphénol A (BPA). Il s'agit d'un composé chimique de synthèse utilisé dans la fabrication industrielle des récipients en plastique de type polycarbonates. Une récente étude montre que le bisphénol perturbe les équilibres hormonaux des vertébrés. En effet, il serait capable de se lier aux récepteurs des œstrogènes, les hormones sexuelles féminines et de mimer leur action dans l'organisme. C'est pourquoi il est aujourd'hui classé reprotoxique de catégorie 3, c'est-à-dire jugé «préoccupant pour la fertilité de l'espèce humaine» en raison «d'effets toxiques possibles» mais encore non démontrés sur la reproduction. Les chercheurs se sont intéressés à l'effet de ce composé sur le développement embryonnaire. Pour cela, ils ont exposé des œufs de poisson zèbre à des concentrations de plus en plus importantes de BPA et le résultat n'a pas manqué de les surprendre : la plupart des embryons de poisson zèbre, après exposition au BPA, présentent des anomalies au niveau de l'oreille interne qui sert à contrôler l'équilibre et joue aussi un rôle dans l'audition. Au-delà d'une concentration plus importante, tous les poissons zèbre ont développé des anomalies. Mais, cette dose correspond à une exposition très aiguë, bien plus élevée que la gamme d'exposition possible de l'être humain. De plus, les chercheurs ont constaté qu'en bloquant les récepteurs des œstrogènes, la cible classique du bisphénol A, ces anomalies persistaient, supposant que le BPA se fixerait sur un autre récepteur…