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Dix jours après les Élections locales partielles
Ces indépendants qui ont surpris
Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2005

Les candidats indépendants aux élections partielles sont sortis majoritaires dans 8 communes dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ils sont en ballottage dans 5 autres. Ils avaient présenté 32 listes dans 27 communes et ont obtenu au total 71 sièges aux Assemblées locales.
Ils ont créé la surprise dans plusieurs communes, qui étaient considérées jadis comme la chasse gardée de l'un ou l'autre des partis dit traditionnels de la région. Ces derniers ont tenté de disqualifier ces candidatures bien avant le début de la campagne électorale, déclarant qu'elles sont l'émanation de l'administration ou des services de sécurité. L'électorat est passé outre ces mises en garde qui remettaient quelque peu en cause le droit à l'éligibilité de chaque citoyen, et a donné ses suffrages à des candidats se présentant sans couverture politique. Une semaine après les élections, le débat n'est pas encore clos et l'on essaie toujours de comprendre ce qui s'est passé au pays des fiefs électoraux. Ces indépendants ont-ils été propulsés et cooptés par des cercles officiels, ou s'agit-il du fonctionnement normal de la démocratie et des règles de l'alternance ? La commune de Bouzeguène se trouve à 70 km à l'est du chef-lieu de wilaya. 50 000 habitants, forte émigration, zéro ressources économiques. Sous le double slogan « priorité aux villages » et « penser à l'après-pension des émigrés », la liste des indépendants a remporté la majorité des sièges à l'APC. Elle a obtenu 5 sièges sur onze, face au RCD et au RND (3 sièges chacun), et le FFS (2 sièges). Slimane Acherar, 49 ans, chef de secteur à l'Algérienne des eaux de Bouzeguène, tête de liste des indépendants, a eu la main lourde sur ses concurrents du RCD et du FFS, tous deux maires sortants, le premier élu en 1997, le second en 2002, mais sans la participation du premier cité. La liste de Slimane Acherar a obtenu 2200 voix, celle du RCD 1400, et le FFS 1200 voix. Tous les pronostics annonçaient le retour du RCD aux affaires de la commune, qu'il avait gérée durant deux mandats, avant de boycotter l'élection de 2002 et de céder place au FFS. Au sortir des urnes, c'est le gestionnaire de l'Algérienne des eaux qui fait sauter... les compteurs, et les représentants des deux partis politiques devront se contenter d'occuper quelques sièges à l'APC. « Je n'ai pas gagné contre les partis, je vais gérer avec eux et tout le monde va contribuer à donner un nouveau souffle à notre commune », observe Slimane Acherar. Non encore installé à l'assemblée, il reste fondu dans la foule, dans son bleu de travail, accompagné de simples citoyens qui ont assimilé son programme électoral dans ses moindres détails.
« Les villages d'abord »
Le contraste est frappant entre ces indépendants, la veille anonymes, aujourd'hui premiers magistrats de la collectivité, et les anciens cadres des partis politiques qui ont réussi à se couper dangereusement de la population. Ces derniers ont-ils désappris le sens de l'action politique et son corollaire, la sanction des urnes ? Acherar n'a fait aucun effort pour se rapprocher de la population. Il y était déjà. Est-il proche de ce que l'on nomme les services ? Il y a 15 ans, on aurait dit le contraire. On sent chez lui la force de la foi et affiche sans complexe le triptyque « islam, amazighité, arabité ». Revendiquer l'islam traditionnel, fortement implanté dans les villages, a été sans doute un élément ayant favorisé son adoption par le commun des électeurs. « Nous avons été passés au scanner », dit-il, en parlant de la préparation de leur liste électorale. « Nous avons fait 300 km pour lever une réserve sur une seule lettre d'un prénom », rappelle-t-il. Il nous montre les réserves de l'administration qui ont pu être levées. La réglementation demandait 1400 signatures (5 % de l'électorat), les indépendants en ont produit le double (1400 signatures). Une grande partie des signataires et des électeurs potentiels sont des citoyens âgés, parfois illettrés, n'ayant donc pas pu voter selon leur conviction, en raison des bulletins de vote non adaptés. Bien qu'émanant d'un milieu modeste, politiquement non aguerri, les indépendants n'ont pas manqué d'idées novatrices et de méthodes électorales modernes. Ils ont mis en place un site Internet (//ahrar-bouzeguène.ifrance.com) et lancé des thèmes de campagne extrêmement porteurs et ciblés. « Les villages d'abord », ont-ils lancé. Ils nous expliquent que la gestion de la commune échouera inévitablement si elle s'occupe uniquement du chef-lieu et oublie les 23 villages de la collectivité. « Tout reste à faire dans les villages, à commencer par des secteurs de base comme l'assainissement. Nous allons faire participer les comités dans les projets en relation avec leurs villages », disent-ils. Des citoyens attestent de l'originalité des idées portées par les indépendants pendant la campagne électorale. « Ils disaient qu'ils allaient nous parler de tout sauf de politique », témoigne un enseignant, soulignant le caractère politicien et décalé des interventions des autres candidats. Acherar, lui, dit avoir demandé aux citoyens qui le soutiennent d'éviter de poser des questions dans des meetings mis sous tension ou de répondre aux attaques parfois virulentes provenant de certaines tribunes. Pourquoi n'ont-ils pas riposté ? « Parce que nous savions que nous allions gagner », rétorque un membre du staff des indépendants. « Nous avons mené une campagne atypique », ajoute-t-il. Il nous montre quelques exemples de leur démarche qui s'est distinguée de celle des concurrents. « Les candidats des partis invitaient les comités des village à assister à des meetings dans leurs propres villages. Nous, nous envoyions des demandes à ces comités, pour obtenir leur accord pour tenir le meeting », signale notre interlocuteur. La campagne était bien réfléchie. Le langage de la vérité s'est imposé de lui-même. « Que va devenir la population après l'extinction des pensions de retraite, celles de France ou celles des moudjahidine ? Chaque année, il y a 450 pensions de moins, et les jeunes ne peuvent pas continuer à dépendre des allocations des vieux », nous explique-t-on à la permanence des indépendants. « L'image qu'on véhicule dans les médias, y compris celle qui vient par satellite, est complètement fausse. La faim est arrivée dans nos villages. On nous montre une facette folklorique, alors que des familles n'arrivent même pas à acheter du lait le matin. Il y a des hommes de 40 ans qui ne comptent aucune journée de cotisation à la Sécurité sociale. Les comités de village distribuent des aides et c'est l'émigration qui couvre les dépenses lors des fêtes », révèle le staff des indépendants. « Il n'y a aucune place pour les luttes politiciennes et aux blocages, nous devons nous mobiliser tous ensemble pour répondre aux besoins vitaux de la population », disent-ils encore. A quelques kilomètres du chef-lieu de Bouzeguène, nous rencontrons, à une intersection, un jeune homme se dirigeant vers Azazga. Il est de la commune de Idjeur, limitrophe de Bouzeguène. Nous cherchons à savoir quelle est la liste qui a remporté les élections dans cette commune. « C'est celui (le candidat, ndlr) du village M'haga qui a gagné », dit-il. « De quel parti est-il ? Je ne sais pas », répond le jeune homme. Le candidat de M'haga est, en fait, tête de liste du ...RND. Dans cette commune également, la couleur politique s'est dissipée. Les citoyens n'ont plus souvenance des étiquettes et ont pris le parti de choisir des villageois connus pour présider aux destinées de leur commune.


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