Le FLN, qui a mis en place des mécanismes de contrôle de l'action gouvernementale, va bientôt prononcer sa sentence. Autrement dit, les onze groupes de travail, ou ce qui a été qualifié de « gouvernement de l'ombre », créés au sein de l'ex-parti unique pour superviser, à la fois, l'action du gouvernement d'Ahmed Ouyahia et la mise en application du programme du président Bouteflika, remettront leurs rapports exhaustifs à la fin du mois courant. L'information nous a été confirmée, hier, par Saïd Bouhedja, membre de l'instance exécutive du vieux parti. Ces groupes de travail sont chargés d'enquêter auprès des populations pour connaître l'impact des différents programmes socioéconomiques prévus dans celui du Président et devant être concrétisés par le gouvernement Ouyahia. Ils devaient faire une sorte d'évaluation du travail de l'exécutif dans lequel le FLN est pleinement représenté. « Ces rapports refléteront les réalités socio-économiques, le sentiment et le vécu des populations de différentes régions du pays », a précisé M. Bouhedja. Mais, il semblerait qu'il y ait un but inavoué derrière l'installation de ces groupes de travail. Ces structures pourraient, selon certains observateurs, constituer une « tribune » idoine pour battre en brèche le mode de gestion du chef du gouvernement, également secrétaire général du RND. A signaler, par ailleurs, que les deux commissions chargées de se pencher, depuis plus d'un mois, sur les principaux points de réforme politique suggérés puis défendus par le FLN (dont la révision de la Constitution), vont déposer leur rapport sur le bureau de la direction exécutive du parti avant fin décembre. La première commission, présidée par le sénateur Bouzid Lazhari, s'échine sur la révision constitutionnelle et l'amendement de la loi sur les partis. La seconde commission, dirigée par Messaoud Chihoub, également président de la commission juridique à l'APN, se penche, quant à elle, sur la révision des codes de commune et de wilaya. Ces deux commissions émettront des propositions, notamment sur la révision de la Constitution et la loi sur les partis. Pour rappel, le FLN ne cesse de revendiquer, depuis la tenue de son 8e congrès rassembleur au début de l'année 2005, une « nouvelle Constitution » qui consacrera clairement un régime présidentiel et qui redéfinira les missions de chacun au sein du pouvoir décisionnel. Proposition pleinement rejetée par le RND qui estime que la révision constitutionnelle ne constitue pas, à l'heure actuelle, une des priorités du gouvernement.