En dépit de la rénovation du réseau d'AEP, le site continue d'enregistrer de nouveaux cas de cette maladie contagieuse, ce qui devrait engager les autorités à prendre des mesures urgentes. Pour la troisième année consécutive, et presque toujours à cette même période, des cas de fièvre typhoïde apparaissent au niveau de la localité de Harraten, relevant de la commune de Jijel, à 5 km au sud-est. Le bidonville jouxtant la cité des 84 logements sociaux est, à chaque fois, pointé du doigt pour expliquer ces cas récurrents de fièvre typhoïde. Au moins 6 cas confirmés y ont été enregistrés. Pour rappel, au niveau de cette même localité, en 2009 l'on avait recensé plus de 200 cas, alors qu'en 2010 l'on avait répertorié 125. Une situation qui appelle des décisions urgentes pour l'éradication définitive de cette maladie contagieuse, le plus souvent épidémique. Il faut bien souligner qu'en 2010, les services de l'hydraulique et de la commune ont totalement renouvelé le réseau d'AEP en polyéthylène haute densité (PEHD) afin d'écarter toute menace de contamination, notamment par les eaux usées, et malgré cela, l'on enregistre encore des cas de fièvre typhoïde. Les plus catégoriques assurent que la solution finale ne viendra que par la démolition du bidonville, source avérée de cette pathologie. Une démolition qui fera certainement le bonheur des postulants au logement retenus dans le projet de réalisation de 40 unités du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (Fnpos), dont l'assiette justement se trouve être le terrain où est implanté le bidonville en question. Une opération qui posera assurément le problème du relogement des occupants de ce dernier. Les autorités auront la délicate mission de débusquer les profiteurs qui utilisent les gourbis pour se faire attribuer un logement social, d'entre les vrais ayants droit. Le ministre de l'Habitat et de la Construction, Nouredine Moussa, avait clairement affirmé l'année écoulée, lors de sa visite à Jijel, que le «gourbi n'est pas un passeport pour le logement». Une sentence qui coupe l'herbe sous le pied de ceux qui cherchent à tirer profit de manière malhonnête d'une situation aussi dramatique. A cet effet, il convient de rappeler que la spéculation sur l'immobilier a même, à un certain moment, concerné ces habitations précaires, dont certaines ont été cédées à 200 000 DA, à Harraten, au profit de prétendants au logement social. Avec cette nouvelle apparition de la maladie, la troisième précisément, les pouvoirs publics devraient prendre le taureau par les cornes afin d'éviter une catastrophe au niveau de cette cité qui, outre le bidonville, ne compte plus que 84 logements sociaux, mais cependant plus de 1000 appartements dont il faudra bien éviter à leurs habitants une épidémie de typhoïde.