La grogne sociale n'épargne même pas les franges vulnérables de la société. Après les non-voyants, les handicapés moteurs ont exprimé leur mécontentement et leur ras-le-bol quant à leur situation sociale qualifiée de «scandaleuse». A défaut de régler tous les problèmes qui contraignent les handicapés à rester en marge de la société, l'Association nationale des handicapés moteurs (Ettahadi) menace d'organiser une marche à Alger. Nous lançons un ultimatum aux pouvoirs publics pour répondre à toutes nos revendications sinon nous marcherons à la capitale», a déclaré, hier, le président de l'association Ettahadi, Bouzara Hamza, lors d'une conférence de presse tenue à Alger à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du handicapé qui coïncide avec le 14 mars. Le conférencier n'a pas mâché ses mots pour décrire «le laxisme et le laisser-aller total des responsables du secteur de la solidarité nationale», «nous ne voulons plus d'un ministère qui s'occupe uniquement du panier de Ramadhan. Nous demandons au premier magistrat du pays de créer à la place, un secrétariat d'Etat chargé des handicapés. Seul cet organisme pourra prendre en charge toutes nos doléances», a-t-il recommandé. Parmi les revendications capitales des mécontents, on a insisté sur la revalorisation de la pension du handicapé. «Nous demandons au minimum le SNMG de 15 000 DA», a rétorqué, à son tour la secrétaire générale de l'association, Daouadji Kenza. «La pension des 4000 DA qu'on perçoit par mois est minable. Le plus scandaleux, c'est que cette prime précaire n'est versée, quelquefois, qu'au bout de 8, voire 10 mois», a-t-elle précisé. «Certains grands malades ont besoin de 3 couches adultes par jour. Chacune coûte 150 DA, non remboursables. Comment donc peut-on vivre avec cette insignifiante somme d'argent ?» a souligné la SG. «C'est inadmissible qu'un pays si riche ne peut pas prendre en charge ses handicapés. Pourtant nous ne demandons pas la lune mais juste un peu de considération», a martelé Bouzidi Toufik, porte-parole et vice-président de l'association. «La législation protégeant le handicapé existe, mais on l'applique pas», a-t-il ajouté. Les invalides moteurs dénoncent le non-respect de la loi n°02-09 du 12 mai 2002 qui garantit 1% des postes d'emploi pour les handicapés dans les entreprises. Ils demandent, en outre, la mise en application de loi n°06-455 énumérant toutes les revendications et les droits des handicapés. Selon les conférenciers, leurs doléances sont logiques et abordables. «En plus de la revalorisation de la pension, nous demandons le réaménagement urbain de façon à être accessible aux handicapés, la gratuité de tous les moyens de transport, assurer les droits au logement, au travail et à l'enseignement, et surtout la prise en charge des familles qui ont plus d'un handicapé», a terminé, ému, M. Bouzara..