Bien que débaptisée sous la bronca populaire et transformée en débat sur la laïcité, la convention prévue par le président de l'UMP, Jean-François Copé, en avril, ne cesse d'inquiéter. Lyon. De notre correspondant C'est ainsi que Gaci Azzedine, recteur de la mosquée de Villeurbanne (Rhône) ; Kechat Larbi, recteur de la mosquée Addawa et directeur du Centre socioculturel de Paris ; Miktar Ahmed, président de l'association Imams du Nord ; Minta Mohammed, imam de la mosquée de Décines (Rhône) ; Najah Mohamed, imam de la mosquée de Vigneux (Essonne) ; Oubrou Tareq, recteur et grand imam de Bordeaux ; Sahri Rachid, président du collectif des institutions musulmanes de Roubaix ; Eddouk Abdelhak, aumônier musulman et président de l'Union des musulmans de Grigny (Essonne) et Abdelkrim Farid, auteur, humoriste (Nantes) estiment que «les musulmans de France n'ont jamais demandé, jusqu'alors, un quelconque traitement d'exception à la loi de 1905, qui a été pourtant retouchée à plusieurs reprises. Par conséquent, nous demandons aux politiques de respecter le principe de laïcité et de s'abstenir de dicter aux musulmans la manière dont ils doivent comprendre leur religion. Quant aux problèmes souvent évoqués ces derniers temps, tels que les prières dans les rues, la construction des mosquées, les minarets..., ils demandent le plus souvent des solutions techniques dans le cadre juridique déjà en vigueur, à condition que l'on sorte du démagogique et de l'idéologique». Sous le titre Islam, un débat de trop, se voulant, cependant, relativement coopératifs, ils ne dénient pas que «le débat sur l'Islam, en France, est légitime». Ils s'inquiètent surtout qu'il renforce «des amalgames déjà trop ancrés dans l'esprit de nombre de nos concitoyens au sujet de l'Islam, deuxième religion de France. En effet, la confusion entre Islam, immigration, insécurité, extrémisme islamiste... est le danger qui guetterait ce débat. On a vu comment le débat sur l'identité nationale a tourné, et le dérapage qu'il a permis. (…) En tant que citoyens français, nous interprétons cette stratégie comme une incapacité de ceux qui nous dirigent à proposer un vrai programme sérieux pour sortir de la crise, redresser l'économie, résorber le chômage, réduire les inégalités, rendre à la France la place sur la scène internationale qui sied à sa grandeur et à ses valeurs universelles... Bref, l'Islam est devenu un palliatif politique». Les signataires de la contribution, publiée vendredi par Le Monde, refusent ainsi «une stigmatisation de plus». La pétition lancée à partir de ce texte a recueilli des centaines de signatures via Internet.