Le Conseil régional Rhône-Alpes du culte musulman développe le relais entre les préoccupations des pratiquants musulmans et les autorités politiques françaises. Un bilan de cinq ans d'activité a été tracé lors de l'assemblée générale à Lyon. Lyon De notre correspondant Avec plus de 600 000 musulmans estimés, la région Rhône-Alpes est l'une des régions françaises où l'organisation du culte musulman est un enjeu de première importance, comme elle l'est au niveau national avec le CFCM (Conseil français du culte musulman), impulsé par les autorités françaises. La récente assemblée générale du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes (CRCM-RA), présidée depuis 2008 par le recteur de la mosquée de Villeurbanne, l'Algérien Azzedine Gaci a fait le tour des préoccupations actuelles. Et elles sont nombreuses, même si on peut les résumer en une seule phrase : vivre dignement sa religion. Sur certains dossiers, le CRCM-RA est en pointe, et parfois a un temps d'avance sur d'autres régions de population musulmane importante, et d'autres conseils régionaux, comme la région parisienne, le Nord-Pas-de-Calais ou encore la région Provence, autour de Marseille, dont est issu le président national du Conseil français du culte musulman, le Marocain Mohamed Moussaouï. Ainsi, le projet de construction de nouveaux lieux de culte a été abordé devant plus de 250 participants venus des associations cultuelles locales. Les pratiquants doivent avoir des endroits dignes pour se retrouver. « 170 lieux sont comptabilisés, indique le président Gaci, mais la majorité ne dépasse pas 100 m2. » Depuis 2005, le CRCM a beaucoup activé auprès des autorités, et « une dizaine de protocoles ont été signés, contribuant à l'ouverture d'une vingtaine de mosquées dans la région ». Le deuxième thème est celui de l'installation de carrés musulmans dans les cimetières français, maintenant que de plus en plus de musulmans ne rechignent plus à être enterrés sur le territoire de leur exil. Forts d'une circulaire incitative du ministère de l'Intérieur, là encore, les responsables du CRCM-RA se sont rapprochés des communes, et plusieurs carrés ont ainsi pu être aménagés, dont le plus grand, à Lyon, créé en 2007 peut accueillir 450 sépultures. La question de plus en plus prégnante des aumôneries dans les prisons, les hôpitaux et dans l'armée a été débattue, ainsi que l'organisation du pèlerinage, ou encore du sacrifice de l'Aïd. A ce sujet, le CRCM souhaite l'installation de lieux mieux adaptés pour faciliter les opérations rituelles des musulmans. Enfin, autre sujet éminemment d'actualité, celui de la formation des imams. Le gouvernement français peaufine ces derniers temps les détails de cette formation qui serait en lien entre des universités françaises, dont Aix-Marseille, et l'université catholique de Paris. Cela tombe bien, car depuis plusieurs années le dialogue interreligieux avec les chrétiens, particulièrement les catholiques, est une réalité institutionnalisée par le CRCM. Un signe ne trompe pas sur les pas engagés en quelques années : la présence, lors de l'assemblée générale, du maire de Lyon, Gérard Collomb, et du président de la région, Jean-Jack Queyranne.
