Au deuxième jour du débat autour du projet de loi relatif au code communal, les locataires de la Chambre basse ont revendiqué, en plus des prérogatives plus importantes pour l'élu, un salaire digne qui lui donne une place honorable dans la société. Chihab Sadik, du RND, précise que son parti a élaboré plus de 60 amendements portant sur l'ensemble des segments de la gestion locale, la révision de la fiscalité pour plus d'autonomie et la liberté d'initiative pour les élus. «Pourquoi le chef de daïra et le wali ont plus de prérogatives ?» s'est interrogé M. Chihab qui estime qu'il est impérativement nécessaire de se débarrasser du squattage des collectivités locales par l'administration. Le député du RND a aussi évoqué le problème du découpage administratif. «Ce dossier a été mis au placard pour des raisons que nous ignorons. Nul n'ignore que le découpage administratif demeure un problème profond pour la réorganisation territoriale», note l'intervenant. Les députés ont axé également leurs interventions sur la suppression du renvoi au texte réglementaire. Dans ce sens, plus de 20 articles font état d'un renvoi au texte réglementaire. Ce qui n'est pas du goût des formations politiques siégeant à l'Assemblée. Touhami, du PT, a regretté que les assemblées communales soient devenues un instrument entre les mains de l'administration. «Le maire est au-devant de la scène lorsqu'il y a une révolte pour une question de logement ou de chômage, mais dans la réalité, il n'est ni habilité à donner des logements ni possédant un pouvoir de décision. L'administration a la mainmise sur tous ces chantiers. Ce n'est pas normal», s'est-il exclamé. Ce dernier a demandé la révision de la loi sur les partis, sur les élections et les associations et de révéler rapidement le nouveau découpage administratif eu égard à l'augmentation importante de la population du pays. Le député Amine Allouche, dissident du MSP, a indiqué que les assemblées élues «ne peuvent pas accomplir pleinement leurs missions de développement sans révision des lois électorales en fixant les conditions de candidature selon les critères de compétence et d'intégrité». L'intervenant a appelé à donner «davantage de prérogatives» aux assemblées élues et à «limiter» les pouvoirs de l'administration dans l'élaboration des projets, la gestion du foncier communal, la distribution de logements et la prise de décisions relatives au développement local.