Le dossier des fusils de chasse confisqués n'est toujours pas réglé. Hier matin, des dizaines de personnes venues de toutes les communes de Bouira ont pris d'assaut le siège de la wilaya. Ils ont bloqué l'entrée principale de la wilaya pendant plus d'une heure. Ils réclament la restitution de leurs fusils de chasse. Selon certains, une décision portant restitution des fusils en question a été prise il y a quelques mois. Mais ce que les protestataires ne comprennent pas, c'est le fait que les services concernés mettent du temps pour appliquer une telle décision. «Nous voulons qu'ils mettent en application cette décision et qu'ils trouvent une solution définitive à notre problème», souligne un septuagénaire, dont le fusil de chasse a été confisqué depuis 1993. Un vieux de la région de M'chedallah, venu prendre part à la protestation, a affirmé que ce mouvement ne connaîtra pas de répit. «Nous n'allons pas baisser les bras. Nous protesterons encore jusqu'à ce que nos fusils nous soient rendus», dit-il. «C'est un pays de non-droit. Ce que nous réclamons ce sont nos fusils», réplique un autre vieux. Il y a quelques jours, le siège de la daïra de M'chedallah a été cadenassé par les propriétaires de fusils de la commune d'Aghbalou. Face à la sourde oreille que fait actuellement le gouvernement sur cette question, le mouvement pour la restitution des fusils de chasse, confisqués depuis près de 18 ans, se poursuivra, ont affirmé les protestataires. Plus de 9000 fusils ont été saisis à travers la wilaya de Bouira. Par ailleurs, à Tizi Ouzou, plusieurs dizaines de propriétaires de fusils de chasse confisqués par l'Etat en octobre 1993, suite à la détérioration de la situation sécuritaire due à l'avènement du terrorisme, ont observé hier un rassemblement devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Les manifestants ont revendiqué la restitution de leurs armes de chasse. Pour eux, la raison sécuritaire n'est plus recevable. Ils ont rappelé, en outre, que l'ex-ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, avait pourtant affiché la disposition de l'Etat à restituer les fusils déposés par les citoyens au niveau des brigades de gendarmerie et des commissariats de police. «Si des dossiers ont été déposés au niveau des brigades de gendarmerie pour la récupération des fusils, l'autre institution, la police, nie avoir reçu des instructions dans ce sens et refuse de recevoir les dossiers des habitants des zones urbaines», a déclaré un manifestant.