Depuis la mi-février, 335 Tunisiens et 2 Libyens venus par Lampedusa sont passés par les centres de rétention. Pour la plupart d'entre eux, ils ne souhaitaient pas demander l'asile politique, indiquent l'Ordre de Malte, France Terre d'Asile, la Cimade, le Forum réfugiés et l'Assfam. «Alors que des sources multiples, tant publiques que médiatiques, brandissent le fantasme de l'invasion en annonçant la venue de milliers de migrants depuis la Tunisie ou la Libye, nos équipes présentes dans les centres de rétention ne constatent, à ce jour, qu'un flux très limité de personnes ressortissantes de ces pays», signalent les cinq associations qui interviennent dans les Centres de rétention administrative (CRA). La plupart de ces personnes ont été interpellées à la frontière franco-italienne ou dans des gares lors de contrôles exceptionnels, souvent en violation du droit communautaire, précisent les associations. Et de préciser que «les migrations de l'Afrique vers l'Europe sont un phénomène de faible ampleur par rapport aux migrations intra-européennes et intra-africaines». Selon la Banque mondiale, 69% des migrations subsahariennes sont des migrations Sud-Sud. «Ces dernières semaines, la Tunisie et l'Egypte ont accueilli plus de 200 000 personnes qui fuyaient la Libye. Des réfugiés reconnus par le HCR en Libye craignent également de nouveau pour leur sécurité. Le sort de ces personnes devrait être la priorité de nos gouvernements avant la gestion d'invasions fantômes.»