L'affaire de l'homme d'affaires Achour Abderrahmane et quatre cadres de la Sûreté nationale, a été examinée, lundi, par le tribunal correctionnel de la ville d'Azazga, 40 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Les mis en cause sont poursuivis pour «le bénéfice d'avantages, abus d'influence». Le verdict est mis en délibéré pour le 28 mars. Le procureur a requis vingt ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars contre Zayane Messaoud et Oussadit Yacine respectivement ancien chef de la police judiciaire de Tipasa et son adjoint. Le représentant du ministère public a également demandé dix ans de prison, assortie d'une amende d'un million de dinars pour les trois autres mis en cause, à savoir Z. Djamel, S. Nadir et Achour Abderrahmane. Ce dernier a déjà été condamné à 18 ans de prison ferme pour dilapidation de plus de 3200 milliards de centimes sur les fonds de la BNA. Cet homme d'affaires «a octroyé des privilèges, dont des véhicules et des appartements, à Z. Messaoud et O. Yacine, respectivement ancien chef de la sûreté de wilaya de Tipasa et son adjoint, en contrepartie des rapports l'innocentant». Lors de l'audience, il a reconnu avoir offert des «cadeaux» pour plusieurs autres cadres supérieurs de l'Etat. «J'étais un homme généreux. J'ai offert beaucoup de cadeaux aux hauts responsables de l'Etat, même des magistrats. Oui, j'ai acheté une voiture de marque Peugeot 406 pour Z. Messaoud. Moi, je ne suis pas un trafiquant de drogue ni un délinquant. J'ai accepté de rentrer au pays parce que je n'ai rien fait. J'aurais pu faire comme Khalifa», a-t-il répondu au juge avant d'ajouter qu'il a aussi payé 10 millions de centimes pour les frais d'une soirée animée par la chanteuse Naïma Ababsa, à l'occasion de la fête de circoncision du fils de Z. Messaoud. Toutefois, Z. Messaoud a nié les propos de Achour. «Je ne connaissais même pas cet homme. C'est moi qui lui ai fait un mandat d'arrêt international pour le ramener du Maroc. Comment voulez-vous que je lui demande quelque chose», a soutenu Zayane.